Aujourd'hui, 8 mars, mon esprit vagabonde autour des carrières féminines. Une fois par an, lors de la journée internationale de la femme, on fait les comptes et le résultat est loin d'être brillant. Dire que les femmes sont sous-représentées dans les fonctions dirigeantes est un euphémisme et c'est vrai dans quasiment tous les pays dits développés. Les femmes n'auraient-elles donc aucun talent ni aucune compétence ou bien un vieux fond machiste serait-il encore très persistant? A l'image de mes interrogateurs à mon entrée à Sciences Po,il ya quelques 25 ans, qui osaient me demander si je me sentais génée de prendre la place d'un homme. Ou encore le mari d'une amie, acceptant de mauvaise grâce d'accompagner son fils le jour de la rentrée scolaire, elle avait une réunion professionnelle importante, en lui faisant remarquer que "lui, il travaillait"! Je lis avec effroi dans le bouquin de lecture de ma fille en CP des histoires où maman est dans la cuisine et papa travaille.
Il faut, malheureusement, un projet de loi en France, pour imposer d'ici à 6 ans 40% de femmes dans les conseils d'administration et de surveillance. Actuellement elles sont 65 sur un total de 584 administrateurs. Le sujet va donc forcément progresser. En premier lieu, il y aura un impact sur les carrières puisque il va falloir favoriser un vivier de femmes dirigeantes. En deuxième lieu, il est vraisemblable que les femmes déjà présentes dans des conseils d'administration auront à coeur de promouvoir d'autres femmes. Et troisième idée : n'est-ce pas aussi une chance pour les organisations de bénéficier d'une plus grande complémentarité entre les hommes et les femmes? Entre les hommes qui sont plus à l'aise dans la prise de risques et valorisent le geste et les femmes qui sont plus réalistes et s'inscrivent d'avantage dans le long terme ?
Ce témoignage est très intéressant. Il m'inspire plusieurs réflexions :
1/ Une telle discrimination qui dure devrait être sanctionnée chaque fois que possible (ex sur les salaires car plus visible); c'est moins facile sur les promotions et les réflexions désobligeantes.
2/ J'espère que si les femmes prennent le pouvoir un jour, elles ne renverseront pas la proposition et qu'il n'y aura pas de vengeance !
3/ Je n'aime pas trop l'idée des "quotas" (même si je la comprends), d'abord parce qu'elle renvoie à une image pas très valorisante de la femme qu'il faut justement combattre; ensuite parce qu'on en arrive à faire prévaloir les pourcentages sur la réelle valeur de la personne (potentiel, compétences, etc). Je ne trouve pas ce critère valorisant et il ne sert pas la légitimité d'une femme dans une fonction. On ne doit pas être nommée parce qu'on est une femme mais parce qu'on est compétente pour le poste, selon moi.
4/Attention aussi à l'effet pervers qui consiste à ancrer une inégalité en la "plaignant" du style "les pauvres, elles sont en effet bien mal en point, etc"; on arrive vite au renforcement d'une dévalorisation de la "condition féminine". Je crois pour ma part qu'il convient de rester du coup sur le stricte terrain du droit (de l'Homme ! désolé... mais avec un grand H !)pour conserver une approche et une réaction d'ordre juridique donc située dans un cadre objectif et du coup moins affectif.
Rédigé par : Frédéric | 11/03/2010 à 15:05