Confidences d'Olivier. Etudes supérieures prestigieuses, carrière brillante dans le monde de la finance, pour autant il n'a pas pris la grosse tête, le regard pétillant en témoigne. Il me raconte les quelques moments douloureux de ce parcours absolument irréprochable. Ayant acquis une spécialisation bien précise, il a monté une boîte qu'il a ensuite revendue tout en choisissant d'y rester. Malheureusement entre lui et le nouvel actionnaire le conflit s'est tout de suite installé rendant leur collaboration très improbable. Et il s'est accroché longtemps... " Au final, je ne comprends pas pourquoi je me suis obstiné. Ce que je peux dire, c'est que mon comportement a probablement été lié à une forme d'éducation. Au cours de mes études, on nous a répété à l'envie que nous étions les élites de la nation. En conséquence, on ne nous apprend pas à nous remettre en cause. Dans la situation dans laquelle je me trouvais, j'ai eu tendance à m'obstiner en me disant que j'allais réussir sans jamais me demander pourquoi ça ne marchait pas. J'ai réalisé un peu tard que je n'avais d'autre choix que celui de partir. Ce que j'ai fait mais avec beaucoup d'amertume."
Scénario tellement classique aux conséquences parfois si pénibles. Pourquoi s'obstiner à vouloir franchir un obstacle insurmontable ? Par peur...de l'échec, de ne pas être à la hauteur, de se décevoir, de déplaire à son entourage ? Quant à se remettre en cause, c'est admettre à l'avance sa part de responsabilité, pas facile !
Néanmoins dans de telles circonstances, que faut-il faire ? Comment rompre le dilemne entre la "fuite" et "l'obstination" ? Ne vaut-il pas mieux prendre la décision courageuse d'arrêter un combat stérile plutôt qu'attendre d'être acculé à le faire, une fois au fond du trou ?
La fuite est liée étroitement à l'instinct de survie.
L'homme (la femme) moderne en devenant dominant, a perdu cet instinct du lapin rencontrant un renard, qu'avait encore nos ancêtres australopithèques dans la savane.
Notre situation confortable de vainqueur prétendant tout maîtriser, nous conduit aujourd'hui à d'abord considérer que notre environnement doit s'adapter à nous et non l'inverse. Les décisions qui entraînent l'abandon ne sont plus naturelles pour nous. C'est vrai à l'échelle individuelle comme nous le montre l'histoire d'Olivier, c'est vrai aussi à l'échelle de la société comme l'illustre la problématique sur l'avenir de l'énergie nucléaire.
Rédigé par : François Bacque | 01/04/2011 à 12:09
Ce commentaire me comble de bonheur. J'aime associer l'idée de l'instinct de survie dans un environnement auquel on ne peut que s'adapter. D'ailleurs ce n'est pas une idée, c'est la réalité. Malheureuse ou heureuse. Merci François.
Rédigé par : Hélène de Montaigu | 05/04/2011 à 23:56