Humeur de ce jour, mercredi 26 mai...
Bien tranquillement assise à mon bureau à travailler, j'entends mon téléphone portable sonner. Concentrée sur mon sujet, je ne réponds pas. Trente secondes plus tard, c'est au tour de mon fixe de sonner, je ne décroche toujours pas. Ma tâche achevée, j'écoute ma boîte vocale. Un de mes interlocuteurs m'a laissé le message suivant : "comme tu n'es pas joignable sur ton portable, je t'appelle sur ton fixe". Dont acte. N'ayant pas non plus pris l'appel, je trouve le précieux message sur mon téléphone fixe ! Qui à mon sens ne valait pas deux appels en si peu de temps.
Me voilà dans le bus, bien décidée à révasser, le temps de mon trajet. Que nenni ! Je suis coincée entre une rupture amoureuse énoncée haut et fort, une prise de rendez-vous de dentiste ou de médecin et une conversation qui m'a tout l'air d'être avec un client. Sur fond de musique agressive qui s'échappe des écouteurs de mon voisin. A cette heure de la matinée, je n'aurais pas été contre un petit lied de Schubert chanté par Elisabeth Schwarzkopf, évidemment tous les goûts sont dans la nature. Sans compter qu'une fois dans la rue, je croise des fous qui gesticulent ou parlent tout seul, en fait ils ne sont pas fous, ils sont au téléphone !
Le téléphone portable, cette invention géniale, ne deviendrait-il pas un cauchemar ? Par son intermédiaire nous sommes dans l'immédiateté de la communication. Nous sommes joignables à n'importe quel moment du jour et de la nuit, que ce soit dans le bus, au restaurant, dans des réceptions privées, dans des réunions professionnelles, n' importe où. Et nous sommes corvéables à merci face à l'exigence de communiquer. Nous nous devons de répondre TOUT DE SUITE sauf à provoquer l'incompréhension de nos interlocuteurs. Et obtenir ce genre de message : "j' essaie de te joindre depuis une heure, qu'est-ce que tu fous?". Je grossis à peine le trait.
Deux questions me sont venues.
Cette communication est-elle aussi nécessaire ? Pour un motif urgent, sans aucun doute, avion ou train ratés, embouteillages surprises, éloignement géographique, imprévus, le téléphone mobile est alors précieux car il permet d'éviter bien des désagréments. Pour le reste je ne sais pas, j'observe simplement que l'urgence de la conversation a pris le pas sur l'urgence du motif. Au moment de se jeter sur son portable, peut-être serait-il bon de s'assurer que le moment ou l'endroit est approprié pour ne pas nuire à un entourage qui n'a rien demandé.
Enfin, je me demande comment rester serein face à tant de sollicitations. Quand il y a des décisions à prendre, des projets à élaborer ou tout autre sujet, qui requièrent concentration et réflexion, ou bien seulement quelques vacances bien méritées après un intense labeur. Que faire, à part couper ce satané téléphone? Après tout, il y a l' E-mail...
Je me retrouve ô combien dans vos propos !
J'ai parfois envie de jeter ce satané appareil. Je trouve qu'il a déshumanisé la société. On discutait plus avec son voisin de bus quand le portable n'existait pas... Et on arrivait à vivre hein ...
Rédigé par : Bedou | 24/06/2013 à 01:44