C'est l'histoire d'une mère et de sa fille qui discutent dans le bus. Il est question d'études supérieures, de grandes écoles, de réussite. La mère dit à sa fille :" l'important, n'est pas que tu intègres forcément une grande école, mais que tu trouves ta voie. Tu vas travailler 40 ans de ta vie et il faut que ça t'intéresse". Evidemment, j'étais dans le même bus et je n'en perdais pas une miette. J'ai imaginé cette jeune fille attaquant courageusement la longue voie rectiligne de 40 ans de vie professionnelle. Je me suis sentie très angoissée pour elle. Du coup perfidemment, je me suis demandé comment cette mère réagirait si sa fille lui annonçait son intention d'aller faire des fromages de chèvre bio au fin fond du Larzac.
"Trouver sa voie" est un concept à la fois plein de bon sens et dénué de toute réalité. Indéniablement il faut bien démarrer par quelque chose, choix universitaires puis premiers jobs. L'impossibilité d'avoir une vision globale de sa vie englobe la vie professionnelle. Tout au plus la seule certitude que nous puissions avoir est que notre parcours professionnel n'est qu'une succession d'équilibres précaires. Rien n'est jamais figé. Il y a les exigences de votre environnement direct : l'évolution du marché, la stratégie de l'entreprise qui vous emploie... auxquelles vous devez vous adapter en permanence, "ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera pas demain" semble être la nouvelle loi. Vos contraintes personnelles se modifient dans le temps : vous avez des enfants, vous achetez votre maison en empruntant, votre conjoint a aussi une vie professionnelle et vos choix sont moins le fruit de votre seule décision. Et plus encore, vos aspirations et vos motivations changent. Et donc vos objectifs aussi. Et à chaque fois, vous essayez de retrouver un cap, combinaison délicate entre tous ces éléments.
Comme sur un bateau sur l'eau, où vous êtes à l'affût du vent, des intempéries, de l'horaire des marées voire des pirates qui infestent certaines mers.
Alors trouver sa voie ou ses voies?
Comme un bâteau
sur le lac Ontario....
pas facile de trouver un cap, après 29 ans d'activité professionnelle
interrompue depuis peu pour expatriation de mon mari. Seul risque : tourner en rond sur le lac pendant 2 ans...
Rédigé par : beatrice | 24/09/2010 à 00:45