Et si Lehman sisters nous était conté au lieu de Lehman brothers... sujet évoqué avec notre ministre des finances lors d'un interview donné à l'occasion de la tenue de l'édition 2010 du Women Forum à Deauville.
A chaque fois que l'on évoque la place des femmes dans les instances dirigeantes ou plus simplement dans la société, pourquoi y-a-t-il cette comparaison quasiment systématique entre les hommes et les femmes. Les femmes font-elles mieux ou moins bien que les hommes? Agaçant et épuisant. Comme s'il était indispensable de justifier l'aspiration des femmes à un rôle dans la société autre que celui de mère. Ou encore d'y chercher une légitimité dans l'approbation générale.
Il est vrai que nous sommes les héritiers d'une tradition "masculine" de la société. Le concept de la femme "inférieure" à l'homme a la vie dure. Nous sommes encore dans un monde très macho où les hommes ont du mal à accepter la concurrence féminine. C'est vrai dans le monde économique, politique et artistique. A titre d'exemple, vous remarquerez qu'il y a encore peu de femmes réalisatrices de films.
Pour autant est-il nécessaire que les femmes jouent la carte de la masculinisation ? Le port du pantalon, même revisité par Saint Laurent dans son fameux tailleur pantalon, serait-il un symbole...Après tout Napoléon l'avait interdit aux femmes.
Ou encore qu'elles se complaisent dans le jeu de la séduction?
De grâce, arrêtons de nous comparer aux hommes. C'est stérile. Nous réussissons ni mieux, ni moins bien, nous réussissons, point final. Comme eux. Osons être nous-mêmes.
Le style des femmes dans la série "Mad men" fait fureur. Entre talons aiguille, jupes au genou et cardigans classiques, serait-ce le retour de la féminité au bureau ?
Autre chapitre récurrent. La culpabilité des femmes entre maternité et vie professionnelle. C'est un point éternel et qui le restera. Nous avons la chance d'avoir des rôles différents. C'est enrichissant. C'est aussi une difficulté. Même si les hommes prennent une part plus importante dans la vie familiale, il n'en reste pas moins qu'au final nous gardons la gestion du carnet de santé ! Et il faut vivre avec.
Les modes de pensée évoluent, lentement mais sûrement. Un jour les articles de presse mettront en avant des réussite de femmes non pas, parce que ce sont des femmes, mais parce que ce sont des réussites. Les manuels scolaires envisageront "maman" autrement qu'à la cuisine à faire un gâteau au chocolat. Peut-être qu' il ne sera plus indispensable d'avoir un ministère de la condition féminine.
D'ici là il y a un peu de chemin et je partage l'avis de notre ministre sur une discrimination positive dans les entreprises. Mesdames, faites jouer la solidarité et pensez à proposer des femmes pour des postes. Pour que la compétence des femmes soit d'avantage visible.
Ne désespérons pas !