Ce matin, 7h30, les infos m'agressent le tympa. Il est question de la campagne présidentielle. Encore. Selon une habitude désormais bien ancrée, nous allons parler du sujet pendant les huit mois à venir.
Je me suis surprise à imaginer notre Sarko national, nanti d'une femme ravissante et attendri à l'idée de pouponner bientôt, annonçant qu'il se retirait du jeu. Pour raisons personnelles. Après tout la vie est courte et il est bien temps d'en profiter. Les cimetières sont remplis de gens indispensables.
Décision commentée, disséquée, analysée. Qui accordera crédit à cette décision? Comme d'habitude, personne. Pensez donc : un homme politique tirant sa révérence pour profiter de la vie. Du jamais vu.
Je me suis laissée dériver sur cette idée de l'habitude.
Une seconde nature. Une empêcheuse de tourner en rond. Un enfermement.
L'habitude de faire, de penser, de porter et que sais-je encore ? Lassant, non? Vous ne pensez pas ? Pourquoi ne pas bousculer nos habitudes pour mettre un peu de piment dans nos vies?
Au lieu de toujours emprunter le trottoir de droite, prenez celui de gauche. Vous allez peut-être retrouver un vieux copain de classe qui passe toujours par là. Vous ne le saviez pas.
Vous portez toujours du noir, essayez un peu de couleur. Vous allez découvrir que cela vous va à ravir.
Vous allez chez le même coiffeur depuis 10 ans, il est peut-être temps d'en changer. Je suis certaine que votre mère sera emballée de votre nouvelle coupe.
Lundi, c'est raviolis ? Innovez avec un curry de poulet. Les enfants adoreront.
Etc, etc, etc.
Pour parfaire mon propos, je vais vous raconter une histoire. Ma fille devait raconter un conte de fées à sa manière. L'inspiration lui faisait défaut. Je lui ai proposé mon aide. Elle ne voyait pas très bien comment sa mère pouvait avoir des idées à propos d'une histoire de petite fille. L'habitude sans doute... Je me suis laissée aller. Voilà l'histoire.
Le petit chaperon rouge s'apprête à retrouver sa grand-mère. Portant son panier et habillée de son manteau rouge, elle traverse la forêt et rencontre un loup. Qui la trouve très à son goût et commence à lui tourner autour. La petite fille, terrifiée, lâche son panier et prend ses jambes à son cou. Elle aperçoit une maison en paille où accueillie par un petit cochon, elle se réfugie. Mais le loup souffle sur la paille et la maison s'envole. Le petit cochon et le chaperon rouge se réfugient alors dans la maison en bois, cette fois, d'un deuxième petit cochon. Et rebelote, le loup souffle sur la maison. Nos trois compères fuient éperdus de peur vers la maison en briques d'un troisième petit cochon. Pour le loup l'affaire se complique, certes, mais il continue à rôder. Nos trois cochons et le petit chaperon rouge décide de quitter la maison et de semer le loup.
Que croyez -vous qu'il advint ? Ils traversèrent une épaisse forêt. Arrivèrent devant un immense château où tout paraissait endormi. Montèrent l'escalier jusqu'à une chambre où une belle jeune fille reposait sur un lit. Un des cochons s'avança alors, embrassa la princesse et se tranforma en un beau prince. Le prince et la princesse tombèrent amoureux et la suite vous la connaissez.
Ma fille et moi avons bien rigolé et la maîtresse l'a félicité pour l'imagination de sa mère !
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