Comme je vous l’ai expliqué dans mon précédent billet, j’ai donc repris ce texte qui dormait depuis de longs mois, planqué derrière un meuble. Une fois posé sur mon bureau, ce qui déjà était un pas considérable, qu’en faire? Le jeter au feu, le déchirer, ou continuer à murmurer : « c’est nul » car après tout, je m’étais entendue dire que cet opus n’était pas abouti et que le style ne convenait pas. Je l’avais lu un milliard de fois. J’en connaissais chaque virgule, chaque chapitre, chaque citation. Où trouver l’énergie pour le reprendre avec l’oeil neuf qui me propulserait sur le sentier de la réécriture? Une idée m’est alors littéralement tombée dessus. Le truc qui, enfin, introduisait le sujet d’une manière plaisante à mes yeux, c’est-à-dire décalée. Quelle serait une des raisons pour laquelle l’idée de l’argent fait irrémédiablement son chemin en nous?
Je vous laisse découvrir.
Le commencement : « Ta vie, tu gagneras ».
Voilà le 11ème commandement qui conduit notre enfance, notre jeunesse tout au long de notre éducation, notre apprentissage, notre instruction. Cela nous semble parfois lourd et soûlant, comme l’obligation ultime.
Le sujet démarre tôt avec la traditionnelle interrogation : « Qu’aimerais-tu faire plus tard? ». Perçu comme un jeu, les enfants se plient volontiers à l’exercice. Les petites filles, une fois la phase princesse dépassée, s’imaginent marchandes, détectives, pompiers. Eh oui elle évoluent ! Les petits garçons, se voient suivre papa. Il savent qu’apprendre à lire, à compter, à écrire n’a qu’un seul but : trouver un métier pour construire son avenir. Et l’intégrer dans ce mouvement dynamique pour gagner et progresser. On prend le pari fondamental de la prospérité dans sa destinée.
Attirer l’abondance, la richesse comme le fruit de la terre fertile qui rend de belles récoltes ou du jardin qui produit de superbes légumes, telle est l’ambition que nous professons naturellement, pour nous et plus tard nos enfants, comme l’ont fait avant nous les générations qui nous ont précédées. Qui imaginerait démarrer son existence dans la perspective du désastre, de l’échec ou de la pauvreté? Personne. On se veut victorieux, une fois la course lancée.
A l’arrivée, l’ampleur du triomphe se doit d’être mesurée : cette réussite que nous appelons avec toute l’énergie qui circule dans nos veines. En premier, ce seront les résultats tangibles que l’on obtient, ces bonnes notes qui nous promettent les félicitations du bulletin du lycée. L’argent entre en scène.Il est une performance incontestable car il est chiffrable et quantifiable. Il est un moteur très puissant comme symbole et indicateur de ces succès qui jalonnent notre parcours. Et donc il est recherché. Les manière de s’en procurer fourmillent…Il y a les moyens légaux ou ceux que la loi ou la morale réprouvent. On peut aller draguer tante Irma pour son héritage, faire un riche mariage d’amour, jouer au loto, placer son argent, monter une entreprise, etc.
En la matière, l’imagination est reine.
Hélène de Montaigu
« Aimez-vous l’argent? »
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