Ne soyez pas le second rôle de votre vie

À Dieu ne plaise

Quel lien existe-t-il entre les acteurs sur leur trente-et-un qui ont monté les marches du palais des festivals à Cannes ou les cures d’amaigrissement que nous proposent, à longueur de pages, les magazines avant d’affronter les plages de l’été ? L’image de soi. Ce concept tellement crucial dans notre société contemporaine. L’image qui nous assure la considération et la reconnaissance.

Vivrait-on seul, isolé, sur une île déserte, le sujet ne se poserait pas puisqu’il ne trouve son fondement que dans la relation à l’autre. Notre image est le point d’impact entre nous et le monde. On en détient autant que de milieux fréquentés : familial, social, professionnel, amical, etc. L’enjeu que revêt chacun ces cercles, dicte l’importance que nous accordons à l’image que nous souhaitons y laisser. Celle-ci sera d’autant plus satisfaisante à nos yeux qu’elle établit une cohérence entre ce que l’on perçoit de soi (qualités, défauts, comportements, compétences) et ce que l’on imagine que l’extérieur capte. Si on s’estime intelligent, on caresse l’espoir que les autres partagent cette opinion. Parfois, d’ailleurs, on n’en doute pas...

Mais voilà que brutalement, on apprend dans une ambiance digne des « Tontons flingueurs » sans les dialogues de Michel Audiard, que son patron, sa belle-mère, que sais-je encore, vous juge parfaitement stupide. Votre image est désastreuse. Ciel ! La blagounette est amère. Bien sûr, on a pu se bercer d’illusions sur ses talents. Mais, mais, mais…D’autres raisons peuvent apporter un éclairage plus subtil. Ainsi chacun voit dans l’autre, le miroir de sa propre image : ce qu’il aime ou non de lui-même, ses réussites, ses échecs, ce qu’il aimerait avoir et dont l’autre bénéficie. Cette perception inconsciente guide son attitude à l’égard de toute personne, attirance, admiration, sympathie, jalousie, envie, aversion, détestation. 

Moralité : à tout prendre, il est préférable de se sentir apprécié par son patron ou sa belle-mère, cependant malgré la meilleure volonté du monde, il est difficile de plaire à l’unanimité !

 

En mai fais ce qu'il te plaît

En avril, ne te découvre pas d’un fil et en mai fais ce qu’il te plaît..Je suppose que vous connaissez.

Fais ce qu’il te plaît. Un bonheur. Mais qu’est-ce qu’il me plaît de faire ? Réellement, j'entends. 

Evidemment il me plaît de :

ne me pas me lever tôt le matin,

ne pas bosser,

ne pas dire bonjour à la dame,

manger quand je veux,

m’habiller comme ça me chante,

envoyer paître mon patron, mon banquier, mon fils ado,

ne pas payer mes impôts,

ne pas faire la bouffe…

 Jusque là, rien de nouveau sous le soleil. Nous aimerions bien, ne pas faire,  ce qu’il ne nous plaît pas de faire. Mais que la tradition, l’obligation, l’éducation, nous commandent de faire. C’est déjà ça de savoir ce qu'il ne nous plaît pas.

Il faut aussi avoir la capacité,  le pouvoir de " faire" . Et on ne peux pas tout faire. Ne serait-ce que physiquement.  Ou parce qu’on vit aussi en société. Un soir, à 11h30, il m’a plu d’écouter les Beatles à toute blinde. Mon voisin est monté .

Donc "faire ce qu’il me plaît" : compliqué.

Néanmoins parmi ce que l’on est amené à faire avec plus ou moins de bon cœur, il y a les figures imposées et celles que l’on s’impose. Pour des raisons parfois inconnues de nous-mêmes. Pour satisfaire le regard des autres. Par habitude. Parce que c’est comme ça qu’on fait ou qu’on a toujours fait. Parce qu’il y a aussi des modes qui sont de véritables dictatures.

 Ce qui renvoie à l’idée qu’on ne se permet pas toujours ce qu’il nous plaît de faire.  Quand bien même ce serait possible.

Car au fond, suis-je légitime à vouloir faire ce qu'il me plaît de faire ?  

Je pourrais déplaire. Est-ce grave, docteur?

 

 

Le soleil et les étoiles

Il m’est arrivé récemment  une aventure assez cocasse. Comme tout le monde je me baguenaude dans différents réseaux. Où je décline mon nom, évidemment, et mon activité. Parfois s’y ajoute l’expertise. A l’issue de l’événement,  on reçoit la liste des participants avec tout leur pedigree.

J’ai eu ainsi la surprise d’être étiquetée « coach de stars ».  Je dois dire que je suis restée sans voix. De multiples pensées très contradictoires ont agité le muscle qui me sert de cerveau.

Tout d’abord je me suis fait la réflexion que ça ne faisait pas très sérieux. Déjà « coach » dans l’esprit de beaucoup ne fait pas très professionnel, le titre étant tellement galvaudé. Mais bon, j’assume. Estimant, peut-être à tort, que coach suivi par « développement professionnel » me pose.  Certes je complète cette information par mon expertise qui est d'aider mes clients à ne pas être le second rôle de leur vie. Mais « coach de stars » ! Comme dirait une de mes vieilles tantes insupportables : « tout de même!».  Je me suis imaginée voyante de stars telle madame Irma, derrière ma boule de cristal. Pour quelles stars ?

Bref, pas génial  pour une ancienne banquière.

Après la réaction à chaud, genre "ciel mon image !", je suis passée au mode froid.  Et finalement c'était assez marrant.  Car ne pas être le second rôle de sa vie peut se traduire par vouloir être la star de sa vie.  Je rends ainsi hommage à mes clients qui manifestent la volonté de jouer le rôle de leur vie et donc en être  la star. Je ne suis pas sûre pour autant que je vais en faire mon titre professionnel. Certes « coach de stars » me démarquerait à coup sûr sur Vidéo, LinkedIn et autres réseaux sur le net. C’est plus pétillant que « coach en développement professionnel » mais je ne me sens pas mûre.

Je vais ajouter quelque chose pour m’amuser. Hélène, prénom grec, signifie « éclat du soleil ».  L’éclat du soleil qui attire les étoiles ? Un peu osé.

"Tout de même!"

 

Toucher le coeur de ses clients ...Conversation avec Christine Lewicki

Petit-déjeuner très cool avec Christine Lewicki en pleine promo de son livre « j’arrête de râler ». Nous nous sommes retrouvées dans un bistrot un peu strict au fin fond du 16^ème arrondissement de Paris. Ce qui ne nous a pas empêché de papoter tout notre soûl !  Mon intention n’était pas qu’elle me raconte le contenu de son bouquin, il est décliné à peu près partout, à la télévision, à la radio, dans la presse. C’est le buzz du moment .

Il faut avouer que le titre est particulièrement percutant.

J’avais envie de savoir ce qu’elle ressentait de cette aventure, démarrée avec la décision d’arrêter de râler en 21 jours, relayée par un blog du même nom et conclue par un livre.

Voilà ce que la blonde Christine m’a dit tout en savourant un pain au chocolat : "  il faut sortir du moule. Se dégager du jugement de ses pairs. Arrêter de se dire : « je ne suis pas assez. ». S’autoriser à être soi et dire ce que l’on pense et non ce que les gens pensent. "

 Et poursuit-elle :  "Au fond aucune idée n’est nouvelle en soi. En revanche ce qui est novateur c’est de faire partager son point de vue, à sa manière. C ‘est ce que j’ai fait. J’ai raconté mon expérience avec mon cœur et j’ai touché celui  de mes lecteurs. " 

Et pour ceux qui connaissent Christine, toucher le cœur que ce soit de ses clients ou de ses lecteurs, c’est sa philosophie.

 Je ne sais pas si c’est fastoche d’écrire un livre. Ce qui me semble évident, c’est qu’arrêter de râler ne l’est pas. J’ai essayé le week end dernier en mettant des petites croix à chaque fois que je râlais et en toute honnêteté j’ai perdu le fil.

Le chemin le plus sûr est de se marrer !

Sage comme une image

L'image comme une mise en scène de soi.

L'idée m'en est venue en regardant les photos réalisées par une photographe professionnelle qui fait d'elle-même le thème essentiel de son travail.  Elle organise sa propre mise en scène. Pour contrôler l'impression qu'elle veut laisser au "spectateur" de ses photos.

Dans l'image de soi, il y a trois éléments qui vont se mélanger : soi,  l'impression que l'on cherche à laisser pour servir un troisième élément qui en est l' enjeu.

Pour la photographe qui sert ma prose,  il s'agit de capter  l'oeil averti (ou blasé?)  de galéristes.  Et leur proposer l'impression qui les convaincra d'exposer ses photos.

La mise en scène de soi s'applique à ce que je pourrais appeler votre image posée.  Que vous allez valoriser ou travailler au mieux pour susciter l'impression que vous voulez laisser. Pour convaincre un recruteur que vous êtes le bon candidat. Sans savoir ce que votre interlocuteur va capter de vous.  Son  jugement premier se forgera sur votre apparence  : les couleurs que vous portez, la manière dont vous êtes habillé et sur les débuts de l'entretien. Evidemment vous n'allez pas dans un entretien d'embauche en jeans troués et tongs, vous ne machouillez pas de chewing gum,  mais pour autant le costume gris que vous portez ce jour-là ou la veste rose que vous avez mis trois heures à choisir peuvent agacer votre interlocuteur.  Surtout si c'est son quatrième entretien de la matinée où il n'a vu que des costumes gris ou des vestes roses, couleur qu'il exècre!

Votre vraie image est votre image instantanée, comme une photo de vous prise sur le vif où justement vous ne posiez pas et vous ne cherchiez pas à vous contrôler. C'est votre vérité. A la fois ce qui émane de vous, ce que vous incarnez. Ce que vous laissez échapper de vous.  Cet instantané  peut soutenir la pose que vous avez mise en scène ou la détruire totalement.  Et c'est justement ce qui intéresse votre interlocuteur.

Il n'est pas toujours facile d'être sage comme une image.

 

 

Ciel, mon image!

Dans quelques jours, nous fermerons la porte à 2010 pour ouvrir celle de 2011. Au cours de cette fin d'année nous nous livrons à certains exercices rituels parmi lesquels l'achat du sapin, la course aux cadeaux de Noël et la préparation de l'inévitable foie gras, entre autres. Qui pense fin d'année, pense aussi bilan. Avant la consultation des horoscopes, activité frénétique du début d'année, tout un chacun tente  d'évaluer l'année écoulée, en espérant au minimum que son chef en a pensé grand bien.

L'exercice n'est pas si simple. Le regard que nous portons sur nous-même est teinté d'une pointe de subjectivité liée aux influences qui nous gouvernent. Et le ressenti que nous avons de nos réussites ou de nos échecs ou plus simplement de notre Réussite ou de notre Echec s'appuie en grande partie sur l'image que nous renvoie les autres. Quand je dis les autres, je pense à ceux qui comptent. C'est-à-dire nos différentes communautés de référence : la famille bien sûr mais aussi les copains de lycée, de promo, les relations sociales et amicales, les réseaux, l'entourage professionnel etc. 

Cette réussite que l'on suppose vraie puisqu'ils ont l'air de le penser nous rend légitime et donc conforme à ces communautés. Et cette image confère un statut. Celui de quelqu'un qui réussit dans sa carrière. Avec le danger de confondre statut et identité. Schématiquement : plus de job, plus de réussite, plus de statut, plus d'identité. On a vite fait de basculer dans l'idée d'échec ou à tout le moins de ne plus se sentir exister. Quelques exemples : les femme  qui choisissent d'arrêter de travailler,  les gens qui perdent leur job, ceux qui partent à la retraite.

Certes vous aimez lire votre réussite dans le miroir que vous offrent les yeux des autres. Mais vous n'êtes pas le job que vous faites ni l'argent que vous gagnez.

A vous de trouver ce qui vous fait vibrer dans votre quête de réussite.

Et ce que vous avez satisfait en vous au cours de l'année 2010.