Ne soyez pas le second rôle de votre vie

7 ans : bon anniversaire, mon cher blog !

 

Mon blog a 7 ans.

Je n’en reviens pas. Créé sur un coup de tête, un matin de janvier, j’y suis toujours. De l'écriture de ce blog, ma plume a glissé vers un essai, puis un récit et maintenant tâtonne dans un roman.  J'ai lancé des interviews d'entrepreneurs dont l'énergie et la créativité font ma joie.  Le rédacteur en chef de la revue très sérieuse « Finance & Gestion », emballé par mon cher blog, m'a proposé de rédiger des billets d'humeur dans sa revue, ce à quoi je me commets régulièrement.  Pour la petite histoire, ce blog m’a valu un psychodrame familial. Un début d’année où présentant tous mes voeux  à mes lecteurs, je me suis laissée aller à raconter mes déjeuners de famille de Noël, au sens large, qui m’épuisaient sans en dire plus. Et certains membres éminents de mon entourage familial s'en sont offusqués  allant jusqu’à suggérer que leurs noms étaient mentionnés.   Mon dieu ! Un blog est donc une aventure sans cesse renouvelée, qui évolue au rythme de mes élucubrations et de mes humeurs du moment. Tout et rien à la fois m'inspirent ces petits billets que je te dédie, cher lecteur, en te remerciant de ta fidélité et en te souhaitant, à la dernière seconde de ce mois de janvier, une excellente année. 

Pour conclure, je me rappelle  avec amusement la réflexion d’un écrivain se gaussant de ceux qui griffonnaient un blog. Eh bien, oui, je l'admets, je griffonne un blog avec beaucoup de bonheur. 

J’ai entamé alors par curiosité la rédaction d’un blog pour accroître ma visibilité et me procurer de nouvelles sensations. Le titre retenu s’inscrivait dans ce but : « Motivations et stratégie de carrière ». C’était sérieux avec des sujets sérieux parce que j’étais attachée à promouvoir une image sérieuse. Seulement, l’écriture m’a séduite littéralement. Progressivement, bien qu’intimidée au départ, je me suis prise au jeu. Les mots et la manière de les mettre en scène pour exprimer une pensée m’ont envoûtée. Un genre d’art s’ouvrait à moi. De billets convenus, je suis passée à des traits d’humeur, traduisant ce qui me passait dans la tête. Des remarques sur la mode, la rentrée scolaire ou les réunions de famille à Noël, succédaient à des articles consacrés à la fixation d’objectifs ou à la préparation à l’entretien annuel d’évaluation. Ce titre ne convenait plus. Un soir où je regardais distraitement une bluette au cinéma, une réplique m’a sortie de ma torpeur. Le personnage interprété par Kate Winslet racontait sa vie amoureuse à un vieux scénariste de Hollywood. Ce monsieur délicieux, a réagi par une réplique qui traduite dans le sous-titre français : « Ne soyez pas le second rôle de votre vie », a fait tilt en moi. J’ai rebaptisé mon blog de cet intitulé et ai sans complexe continué à élargir le champ de mes réflexions, dans un mode décalé et impertinent, appliqué à des thèmes très universels, que ce soit dans le domaine professionnel ou personnel. Dans la même veine, j’ai créé un réseau « Hélène’s network ». Tant la composition de mes billets de blog que l’animation de débats me procuraient un bien-être surprenant. J’éprouvais une joie intense à transmettre et à faire partager à d’autres le fruit de mes recherches.

"Pour qui je me prends? ou les tribulations d'un apprenti auteur"

Hélène de Montaigu

De l'air, que diable !

 

La rentrée, les enfants, c’est fini! Ouf ! Parce qu’il faut bien le dire, c’est pénible. Tout le monde a repris le chemin de l’école, d’une manière ou d’une autre, les pieds en dedans, pensant aux prochaines vacances et remisant sous une pile de papiers et factures, le welcome back du percepteur. L’humeur est mi-figue, mi-raisin.  

Quelques nouvelles nous bercent. La reine d’Angleterre nous sourit, imperturbable, depuis bientôt 63 ans, coiffée d’ invraisemblables chapeaux et vêtue de couleurs acidulées que seules les anglaises osent et peut-être même, inventent. La reine Claire, qui nous délivrait l’information au JT depuis presque un quart de siècle, tire sa révérence. D’aucuns versent une petite larme, d’autres s’en foutent "royalement", bercés des bulletins d’actualité qu’ils reçoivent sur leur smartphone.

Comme vous, je me suis tapée la rentrée et pour fêter cet instant, ô combien désagréable, je suis allée à la rencontre d’autres roi et reine. La société Gaumont m’a ainsi offert le privilège de me vautrer dans des fauteuils de cinoche confortables pour le prix modique, par rapport au tarif normal, de 6 euros. Et croyez-moi, j’en ai bien profité. 

J’ai débuté avec la reine Meryl qui dans "Riki and the Flash" campe une rockeuse sur le retour. Coiffée : on se demande comment on a pu créer un tel machin, un pétard lâché dans sa chevelure n’aurait pas fait pire. Lestée de kilos de fards à paupières gris foncés, couvertes de bracelets et colifichets en tout genre, elle gratouille  la guitare électrique en chantant des tubes du Boss et des Rolling Stones, entourée de son invraisemblable  bande de musiciens. Le tout planté au fin fond d’un troquet minable à Los Angeles. 

Les intellos trouvent que c’est nul, bourré de clichés et qu’on n’accroche pas. Eh bien pour moi, qui ne suis pas intello,  ce film est jubilatoire. Mamie Meryl s'éclate,  loin du diable habillé en Prada. Quand elle se pointe chez son ex-mari pour remonter le moral de sa fille, en plein désastre conjugal, qu’elle n’a pas vu en gros depuis 20 ans, on comprend pourquoi elle a préféré tirer sa révérence. La vue de la grosse maison bien bourgeoise où rien ne dépasse  a de quoi coller le bourdon,  même quand ce n’est pas la rentrée!  

Ensuite j’ai enchainé avec un roi, Dieu en fait, dont la fille a décidé d'écrire sa version du nouveau testament. Et si le diable s’habille en Prada, alors Dieu porte un informe tee-shirt sur une robe de chambre qui a connu des jours meilleurs, un short qui n’a pas vu la couleur d’une lessive depuis le début de l’humanité, et est chaussé de claquettes de piscine. Le tout joint à un tempérament irascible, à tout le moins, car pourrir la vie du monde est son occupation favorite.

Vous dire si le film est excellent, je ne sais pas. Original et décalé, sûrement. J’en suis sortie avec un sentiment indéfinissable. La vision proposée est plutôt noire, bien qu'adoucie d'  instants frais et rigolos. Mais, et j’en arrive à mon propos, la question fondamentale posée est : que faire du reste de sa vie ? Si on s’autorisait cette réflexion, qu’irions-nous imaginer spontanément ? Nous qui nous sentons engoncés dans une vie dont nous avons l’impression qu’elle nous échappe totalement, que nous ne maîtrisons rien et par dessus le marché, que nous évoluons dans un environnement de plus en plus aseptisé. 

Comment se dégager, respirer, trouver le temps, rêver, rigoler. Après tout, nous n’avons qu’une vie. Evidemment nous ne sommes pas Meryl Streep et la vie n'est pas un film, c'est vrai. Mais on peut trouver pour soi des petits coins de ciel bleu. Un sorte de botox de l'âme. 

Voilà, mes souhaits pour ce début, bientôt d’automne, "le printemps de l’hiver" comme disait Toulouse-Lautrec. 

De l’air, "que diable", puisqu’il semblerait qu’on ne puisse dire "que dieu".

 

l'oppression du pouvoir

abus de a

 

Ma fille Colombe, source permanente d’inspiration,  est rentrée un soir de l’école totalement catastrophée.

Elle avait vécue une histoire traumatisante avec sa prof de maths. Très perfectionniste, Colombe discutait du résultat d’un exercice avec sa voisine qui, à sa demande,  vérifiait les calculs à l’aide de sa calculette au moment où la prof faisait son entrée dans la salle de classe.

Elle s’est jetée sur ma fille l’accusant d’avoir triché et l’a obligé à écrire devant tous ses copains le mot suivant : " je n’ai pas fait mon travail et je recopiais les exercices à faire auprès d’une camarade qui, elle, avait fait le sien".  Et de plus, la "prof"  a  soigneusement omis de vérifier si Colombe avait ou non fait son boulot, ce qui était, me semble-t-il, le point indispensable. Mon  cœur de mère a saigné évidemment. 

Ma chère tête brune a fait l’expérience de ce qu’il est commun d’appeler un abus de pouvoir.

Malheureusement pour elle, ce n’est que le début d’une longue histoire. 

Il y a deux grandes notions autour de ce thème général du pouvoir, pourrait-on dire.

Le niveau 1  : la capacité à faire pour soi, les possibilités, les moyens nécessaires pour réaliser quelque chose.  A priori, pour marcher, il faut disposer de ses jambes, pour être médecin ou boulanger, il faut avoir les diplômes et autres CAP " pour pouvoir ». 

Le niveau 2 : la capacité à faire faire, à obtenir d’une ou plusieurs personnes qu’elles se comportent comme on le souhaite. On rentre là dans la notion du " pouvoir " et son corollaire la relation de pouvoir. Ainsi Pierre, patron de  Paul,  peut lui demander de faire ce que ce dernier ne ferait pas  de bonne grâce.

Donc il y a le pouvoir pour soi et celui  sur, et pour les autres.  Et différentes manières de l’acquérir pour l’exercer : la force ( la guerre, la loi, le règlement), la persuasion, la séduction, le charisme, l’influence, la  manipulation et l’argent,  eh oui !

S’ajoute une vision du pouvoir : pour le bien commun ou pour soi. 

Nous évoluons en permanence dès notre plus jeune âge dans des environnements où nous sommes soumis à des formes de pouvoir.

Le premier est la famille. Les parents exercent une autorité sur leurs enfants et leur demandent ce que normalement  ils ne feraient sans doute pas : se coucher à une heure raisonnable, ranger leur chambre, faire leur devoirs etc. Ils emploient tous moyens destinés à obtenir satisfaction : la fessée, la persuasion, les cajoleries etc. Tant qu’ils sont petits, ces chérubins obtempèrent. Une fois ado, ils contestent la légitimité d’un pouvoir qu’ils jugent forcément abusifs. Parmi la fratrie certains ou certaines s’arrogent parfois un pouvoir sur les autres et qui, contestable, sera sûrement contesté. Notons juste en passant que dans un  temps pas si lointain, la loi du pater familias s’appliquait à tout le monde, épouses comprises. 

Ensuite, c’est l’école.  Le prof règne sur la classe, enfin il essaie car il arrive qu’il soit totalement dépassé. Néanmoins quelques uns ou beaucoup d’entre eux  (voir plus haut), abusent de leur position sans modération, sans grande imagination non plus, brandissant à tour de bras l’arme de la punition et des heures de colle. Ensuite la cour de récré est le théâtre d’autres pouvoirs des uns sur les autres.

Au fur et à mesure, la liste s’allonge.

Puis devenus grands (enfin on l’espère) et chargés de cette mission tutélaire de gagner notre vie, nous sommes confrontés au monde économique et à l’entreprise en particulier, haut lieu de pouvoir. Le salarié est lié à son employeur par un contrat de travail qui définit un lien  de subordination, excluant toute forme de relations égales. Contre un salaire, il est corvéable à merci.  Ledit salarié est inclus dans une organisation hiérarchique, il a un chef, qui lui même a un chef, comme une chaîne ininterrompue du plus bas au plus élevé. On s’imagine ensuite que le PDG est peinard. Certes il dispose d’un bureau spacieux, bénéficie d’égards liés à sa position, gagne peut-être beaucoup mieux sa vie, mais il est confronté  à d’autres pouvoirs que sont son conseil d’administration représentant les actionnaires de la boîte qu’il dirige. Et même s’il s’agit de sa propre entreprise, il y a toujours la réalité d’un marché, de concurrents, de banquiers qui financent, de clients, etc.

Dans ce monde d’adultes, liés par des relations entre adultes, les choses ne sont pas si différentes d’une cour de récré entre bambins déchaînés ou d’un prof abusant de sa situation. Qui ne s’est jamais colleté avec un petit chef, doté d’un ego démesuré, distribuant punitions, colles et fessées. Ou subi un patron pervers qui malgré un sourire désarmant, le dézingue violemment lors d’une session d’évaluation. Sans compter les fayots en tout genre qui savonne la planche pour se concilier les bonnes grâces de son manager.

Toutes ces histoires font le bonheur des experts du management qui pondent régulièrement des résumés  de leurs conseils avisés. 

 

Je ne m’égare pas. Non !

Tout ça pour dire qu’une de nos grands préoccupations est de jongler avec le pouvoir et plus communément avec ce que l’on considère comme un abus : le fait de ne pas pouvoir exercer sa volonté. Je veux mais je ne peux pas. Putain ! C’est injuste et dégueulasse.

Pourquoi?

• En raison de soi-même. On ne dispose pas des capacités, moyens ou aptitudes indispensables. On est stoppé par la santé, l’âge, les connaissances, les qualités, l’absence d’argent, de réseaux etc. Mais  les causes de cet empêchement peuvent être liées à des choix, à des décisions, à une stratégie, à la peur,  à un manque d’énergie ou de confiance en soi qui nous bloquent. Au fond on ne veut pas vraiment. On limite ou on  freine son pouvoir de faire à son insu.  On joue le rôle de notre propre ennemi. Le nœud est alors d’identifier sa part de responsabilité. Pas facile !

 

• En raison des cadres différents auxquels nous sommes confrontés. Des terrains de jeux dans lesquels les matchs se disputent  avec leurs lois, règlements, traditions, procédés et procédures. Avec des comportements objectifs et aussi subjectifs : la manipulation, la corruption ainsi que le pouvoir d’autrui, auxquels on ne résiste pas. Le banquier qui coupe les crédits, l’éditeur qui ne veut pas éditer un bouquin, l’examen raté ou la pervenche qui enlève la voiture en oubliant consciencieusement de respecter les 15 minutes réglementaires. Il n’y a pas d’autres moyens que s’incliner.  

 

En conclusion, comme semble le dire  Marc Aurèle (si c’est bien lui !) : Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer et la sagesse de distinguer entre les deux.

 

 

Anne Valérie Rocourt et OPUS ROUGE

 

Un entrepreneur, ou plutôt une entrepreneuse nous conte son histoire.

Anne Valérie Rocourt créatrice d’Opus Rouge, un espace de formation pour les décorateurs.

 

 Quelle mouche t’a piquée ? 

Une mouche dynamique pas du genre Tsé Tsé. 

Je travaillais chez BNP Paribas  depuis déjà quelques années et j’ai été prise d’une irrésistible envie de changement. Ce qui n’a rien d’extraordinaire. La question est juste de savoir si on en reste à cette impression ou si on lui donne corps. J’avais cette sensation d’être dans une cloche, confortable, certes, avec salaire, bonus, avantages, 10 semaines de vacances. Une carrière qui jusque là avait été satisfaisante. Cependant plus j’évoluais, plus je constatais que les choses devenaient politiques et ce n’était pas ma tasse de thé. Dans cette atmosphère générale, je me sentais de moins en moins épanouie. Ma créativité se mourait à petit feu. J’avais besoin d’un nouveau challenge.

Et puis miracle ou clin d’œil de la providence : la banque a mis en place un plan de départ volontaire. Je me suis battue pour en faire partie. 

Me voilà donc sortie. Question : que faire ? Deux idées majeures : monter ma boîte,  dans un domaine créatif.

La décoration m’attirait. C’est un univers très vaste, qui manie des concepts aussi bien intellectuels que manuels, avec des métiers très divers : de l’architecte au rayon bricolage chez Castorama en passant par l’entreprise de démolition sans compter les fabricants de meubles, papiers peints, tissus, luminaires etc.

Néanmoins c’est un miroir aux alouettes : qui ne se pique pas d’aimer la décoration voire de s’intituler décorateur ? Pour moi c’était clair : je ne voulais pas être décoratrice, j’aspirais à créer un lieu, avec des objectifs ambitieux.  

J’ai tâté le terrain. J’ai suivi 6 mois de cours à l’école Boulle. Et c’est précisément en cherchant une formation, que j’ai réalisé qu’il n’existait aucune offre de formation professionnelle pour adultes dans le secteur de la décoration.

Là je me suis dit : je tiens mon sujet, je vais créer l’école de décoration  que j’aurais adorée dénicher.

Opus rouge est né.

 

 Qu’est-ce qui a changé dans ta vie ?

 Que dire ? Tout, évidemment.

En premier le travail. Qui n’a jamais monté sa boîte ignore cette dimension qui affecte tous les aspects de sa vie qu’ils soient professionnels, privés, familiaux. C’est matin, midi et soir,  parfois la nuit, le weekend. Il faut être sur tous les fronts et démontrer sa capacité à être polyvalent.

Il y a aussi l’aspect financier. C’est un choix qui implique des sacrifices, non seulement pour moi mais ma famille, et qui rejaillit sur mon mode de vie : moins de vacances, de voyages, ce qui est très frustrant pour mon âme vagabonde.

Mais c’est une grande ouverture sur le monde. On rencontre une foultitude de gens et d’univers nouveaux. Car une des exigences de l’entreprenariat, c’est se faire connaître et reconnaître et donc apprendre à réseauter. Ce qui est d’une richesse incroyable. 

 Sur un plan personnel, en sortant  de sa zone de confort, on puise en soi des ressources insoupçonnées notamment de courage, et il en faut, d’audace, on ose aller au delà de ses peurs. Ce faisant on renforce sa confiance en soi et son estime de soi. C’est un vrai cheminement vers l’authenticité, vers l’essentiel pour être en harmonie avec soi, avec ses valeurs profondes. Ce qui permet de s’extraire du jugement des autres et de s’adapter en permanence aux exigences et aux contraintes de l’environnement.

 

Les bonnes et mauvaises surprises

Bien sûr le regard des autres, les proches en particulier. Pour le dit et le non dit. Les amis qui ne comprennent non seulement pas mes choix mais  surtout que je sois devenue une autre personne. Dans tout ça il est nécessaire de faire le tri, d’éliminer les réactions jalouses de ceux qui sont déçus par leur vie.

Et puis il y a des rencontres magnifiques, de belles amitiés qui se nouent aves des gens qui comprennent ma situation parce qu’ils sont dedans eux aussi.

 La grande difficulté de sa propre entreprise est la dépendance à l’égard des autres qui génère des situations extrêmes, le très haut est suivi du très bas. Le facteur humain est colossal. Naturellement ainsi  que je l’avais appliqué dans la banque, j’ai eu envie de tout contrôler, tout maîtriser, d’être très perfectionniste. Ce n’est pas comme ça que ça se passe.

Il faut savoir  lâcher  prise, apprendre la dimension temps. Le professionnalisme des uns n’est pas celui des autres. Parfois la réponse attendue pour le lendemain ne vient qu’une semaine plus tard. C’est un fait quotidien. A  moi de m’y faire. J’ai eu aussi tendance dans les choix de mes fournisseurs à  me baser sur des check-lists très cartésiennes avec des points précis à remplir. Je me suis plantée.

Pour ma première agence de communication, j’en avais choisie une qui remplissait tous mes critères. C’était parfait. Pourtant quelque chose me chiffonnait sans que je puisse identifier mon malaise. Résultat, j’ai suivi mon analyse et ça a été une catastrophe. Pareil pour mon fournisseur de logiciel. Ce que j’ai ainsi appris, c’est l’intuition que j’écoute dorénavant, ma petite voix intérieure. C’est l’amie de la solitude de l’entrepreneur qui doit tout assumer seul.

En dernier, j’observe que dans mon cocon de banquier, je m’imaginais dans la jungle. C’est faux. Maintenant je l’ai vraiment rencontrée. Mais je suis libre… sous contraintes.

 Je ne sais pas ce que me réservera l’avenir mais je sais avec certitude que j’ai extraordinairement grandi grâce à cette expérience.

 

Mon mot de la fin : suivez votre intuition.

 

 

paroles de Colombe

 

 

Ma fille Colombe, 10 ans, est revenue de l’école un soir, horrifiée d’apprendre que les femmes s’étaient vues accorder le droit de vote en 1946. " Parce que tu comprends maman, les hommes trouvaient que les femmes avaient moins de cervelle qu’eux !". Et de me dire :  révolution !".

Les chats ne faisant pas des chiens, je me suis sentie très fière des réactions de ma chère tête brune.

Je me suis livrée à quelques réflexions.

Les préjugés culturels sont encore très présents. Certes on est préoccupé d’égalité entre homme et femme, de carrière, de salaire, ce qui me paraît le minimum. Tout en  continuant à marquer une différence, à s’esbaudir de la réussite exceptionnelle de telle ou telle tout en l’interrogeant sur la répartition dans sa vie entre le professionnel et le privé, sur sa manière de remplir son frigidaire ou sur les aliments indispensables dans ses placards.

Et ce dans les mêmes journaux qui prônent trois pages plus loin l’égalité absolue. Et dont les journalistes sont majoritairement des femmes. Est-ce à dire que les femmes n’aiment pas la réussite de leurs consœurs  et ne peuvent s’empêcher de les remettre à leur place ancestrale, c’est-à-dire à la cuisine ! Et quand en plus on en rajoute une couche sur ses créateurs préférés, on tombe dans la trappe de la futilité féminine.

Mais c’est bien connu, les femmes sont des écervelées !

 Donc. Le chemin est encore long. Nous arriverons à une situation d’équilibre, je préfère à "égalité", le jour où le regard professionnel tant sur l’homme que la femme sera indifférencié.

Que ce regard soit masculin ou féminin.

Et ne nous y trompons pas, le salut vient des femmes. Ce sont elles qui font évoluer les sociétés. Dans le sujet qui nous concerne au plus haut point, que les femmes soient sans vergogne. Pour prendre à bras le corps la question de la réussite des femmes.

Qu’elles soient réellement solidaires entre elles et pratiquent la discrimination positive.

Qu’elles se cooptent à l’image des hommes.

Et qu’elles arrêtent d’accepter de donner leurs adresses d’épicerie dans les journaux. 

Et la colombe prendra son envol !

 

Aux armes, citoyennes!

Un de mes dadas consiste à demander à mes clients, qui en général sont très surpris, quelle contribution veulent-ils avoir dans le monde. Gagner de l’argent, c’est la première chose à laquelle ils pensent. Bien sûr. Mais au delà : quelle vision ont-ils pour eux-mêmes dans le monde, quelle utilité ou quel sens  donner à un projet quelqu’il soit.

Ou plus simplement, quand vous serez bien vieux le soir à la chandelle, que voudriez raconter de votre vie à vos petits-enfants?

Trois exemples.

Un édito signée Aude de Thuin* qui s’intitule : " Osons" . Et qui m’a proprement enchanté. A une France un peu terrifiée, qui a tendance à oublier son talent, son génie et ce qui a fait sa réussite d’hier. Qui se replie sur ses angoisses et ses blocages. Elle propose sa vision. Pour bouger. Et favoriser  notre réussite de demain. Et l’avenir de nos enfants. " Oser, c’est prendre son destin en main et sa place dans le monde ". " Parce qu’impossible n’est pas français".  Gageons  que madame de Thuin,  fondatrice du "Women Forum" puis  d’ "Osons la France", aura des milliards de choses à raconter à ses petits-enfants. 

Une halte au dîner organisé par Barbara Nativel pour fêter les 4 ans du réseau qu’elle a fondé : "Nice to meet  you". Une assemblée de femmes toutes générations confondues, qui se rencontrent, échangent leurs expériences, leur expertises, leurs  compétences. Leurs bonnes adresses, les films à voir, aussi. Autour d’un bon repas, home made, arrosé de ce qu'il faut pour rendre l’atmosphère festive. Si tout le monde est d’accord pour reconnaître l’importance et la richesse des réseaux. Encore faut-il la générosité de les monter. Et l’énergie de  les animer. Et quand en plus on s’y marre. C’est le rêve. Merci Barbara.

Un tout petit article dans le Monde.fr autour de Marie- France Cohen, la fondatrice de Bonpoint. Qui a crée un concept-store solidaire qu’elle a avec une certaine tendresse appelé MERCI. J’imagine qu’après avoir vendu Bonpoint, qu’il est inutile de présenter, la tentation était forte de profiter pleinement  de la vie. Je suis donc admirative de ce projet. De ce pont entre une société favorisée et une autre qui l’est moins. Des produits sélectionnés dans des régions du monde, vendus à Paris (111 boulevard Beaumarchais Paris 3ème) et dont les bénéfices contribueront à financer des projets sur place.  BRAVO.

De ce type d’idées, il y  a des wagons.

Dans lesquels des femmes s’impliquent et dont on ne parle pas forcément. Parce que les femmes ont du mal à valoriser leur expertise. Intimidées souvent par les égos masculins qui se croisent et se décroisent. Et dont pourtant elles n’ont rien à envier.

La preuve.

Aux armes ! 

 * Le Figaro Madame du samedi 24 mars 2012

 

Une pause, ce luxe.

 

Vous avez un quotidien tourbillonnant.

Vous êtes emporté par le temps à tel point que vous n’avez plus le temps.

Imaginez.

Entre les réunions qui s’enchaînent,  les emails qui envahissent votre messagerie à une vitesse ahurissante et auxquels il faut répondre en moins de cinq minutes, les clients à voir, la DRH à relancer pour ce recrutement qui traîne, un salon professionnel à préparer, le calendrier des vacances de Noël à revoir : votre équipe est au bord de la crise de nerfs,  plus, plus, un milliard de choses …. Vous êtes tellement enseveli que  vous allez devoir peaufiner ce weekend la proposition pour le client Trucmuche qui l’attend depuis huit jours.

Bref vos journées sont des marathons contre la montre.

Brusquement vous rêvez de souffler un peu.  Vous n'en pouvez plus de ce rythme harassant. Parce qu’il  vous semble aussi   que vous avez fait des choix, pris des risques, accepté des postes.  Le plus souvent dans l’urgence. La rapidité avec laquelle ces évènements se sont enchaînés  vous donne le vertige. Et si vous vous étiez trompé ? En toute bonne foi. Et si vous aviez laissé passer  des opportunités  plus pertinentes pour vous ? Que nous n’avez pas vu  tellement vous étiez pressé.  Que vous pourriez regretter un jour.

Et il y a une  petite voix au fond de vous qui vous susurre l’idée d’un arrêt sur image.  Pour prendre la mesure de votre passé et construire une vision claire de votre avenir. Retrouver ce qui est important pour vous. Dans la sérénité. Enrichir votre réflexion pour élargir vos perspectives.  Découvrir  ou redécouvrir ce qui vous passionne réellement. Pour être sûr de tirer le meilleur parti de vous-même en toutes circonstances. Prendre en mains votre puissance.  Pour dire oui et dire non.

Il faut trouver le temps. Pour une pause.  Un luxe incroyable.  Mais tellement indispensable.

Venez "vous retrouver ...entre nous".  Respirer. Vous rafraîchir l’esprit. Adopter un autre regard sur vous-même. Réfléchir tout haut. Partager votre expérience avec d’autres gens, en nombre restreint. En toute bienveillance. Vous lâcher.  Et vous créer une carrière qui vous ressemblera.  Plus conforme à vos aspirations.

Embarquement le 20 janvier 2012.

 

 

 

 

Pour une vision claire de 2012 : la free coaching week !

2011 arrive à son terme et je suppose que vous le savez.  Et au moment d’en refermer la porte, vous faites un bilan de ce qui vous a plu, de ce que vous avez réalisé, de ce qui vous a marqué.

L’œil sur 2012, vous espérez démarrer en beauté, avec toutes les chances de votre côté pour accomplir ce qui vous tient à cœur. Et par conséquent déterminer les objectifs les plus adéquats pour atteindre les buts que vous vous fixez.  Evidemment, cela peut vous paraître plus facile à dire qu’à faire.

Néanmoins vous voulez vous acquitter de cet exercice avec succès,  envisager la nouvelle année avec énergie et sérénité et peut-être préparer le terrain pour de nouvelles aventures.

Et bien, je mets mon expertise de coach à votre disposition. Je vous propose gracieusement un entretien au cours duquel nous ferons le point de votre situation, identifierons ce qui est important pour vous et définirons les actions à mettre en œuvre.

A vous qui entendez parler « coaching » à toutes les sauces sans trop savoir ce que cela veut dire. Ce sera ainsi une occasion de lui attribuer une dimension réelle.

La free coaching week dure de ce lundi 5 décembre au 12 décembre prochain. Cela ne vous engage à rien. Sentez- vous libre comme l’air si la perspective d’une conversation au téléphone avec moi vous sied.  Il vous suffit de vous inscrire par l’intermédiaire de ce blog ( à propos de l’auteur dans la colonne de droite)  en m’indiquant vos coordonnées et votre problématique   et je prendrai contact avec vous.

Je prends les 10 premiers inscrits.

A vous !

 

Si j'aurais su !

A l'ère du principe de précaution, de la multiplication des procédures et règlements qui encombrent de plus en plus nos vies et dont on peut supposer qu'avec la crise actuelle, la pente n'en sera qu'ascendante, que devient le risque?

A entendre cette petite phrase qui résonne douloureusement : "une enquête est ouverte pour déterminer les responsabilités", on finit par se dire que pour vivre heureux, mieux vaut vivre caché. Et pour ce faire extirper de nos vies celui par qui le scandale arrive : le risque !

Est-ce si simple ? Pas sûr.

Risquer signifie aussi bien "tenter" que "mettre en danger".  Dans toute décision "risquée", il y a un enjeu qui est un espoir de gain et/ou une crainte de perte. Le tout arrosé d'incertitude lié aux conséquences de cette décision ou de cette action, qu'il est difficile de prévoir. Ce n'est en effet qu'à l'arrivée que l'on connaît le résultat. Tout repose à la fois sur le pari de réussir et sur le degré d'acceptation du risque c'est-à-dire la possibilité d'échouer.

Et c'est cette incertitude qui pour certains sera galvanisante et pour d'autres paralysante. Le risque est un facteur de dépassement de soi par la créativité qu'il génère. A vouloir vivre sans risque, on limite peut-être son potentiel de pertes mais aussi très probablement son potentiel de gains. Mais tous les goûts sont dans la nature. Que ce soit celui d'entreprendre ou de rester peinard.

Si on regarde bien, depuis que le monde est monde, il a bien fallu des créateurs, des entrepreneurs, des scientifiques qui un jour dans leur vie ont pris le pari de suivre leur intuition. Par exemple vous ne mangeriez pas des petits gâteaux  de la marque "Michel et Augustin".

Alors si j'aurais su ? J'aurais venu ou j'aurais pas venu ?

 

"Pardonne-toi"

Mon titre est tiré de l'interview que donne Jean Dujardin dans le Figaro Madame de samedi dernier.

Au cours de cet entretien, sont évoqués les choix qu'un acteur peut être amené à faire. Pas toujours très confortables. Il raconte qu'on lui a donné ce conseil " Pardonne-toi".  Et il ajoute : " Avant de me pardonner, je me suis quand même bien engueulé."

Cette formule "pardonne-toi" est d'une rare justesse.

Nous sommes souvent confrontés à des décisions à prendre ou des choix à faire dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne nous emballent pas. Mais que nous n'avons pas les moyens de contourner. Nous connaissons aussi des échecs cuisants dont on se passerait bien.

Bien sûr, selon les bons principes, il faut savoir s'autoriser l'échec et en tirer les leçons pour aller de l'avant. Evidemment. Mais c'est sans compter sur le fait de s'en vouloir. On s'en veut souvent beaucoup d'être obligé de faire de mauvaix choix ou de s'être  planté. Et c'est un sacré frein.

On ne peut accepter son échec qu'une fois la frustration allégée et la sérénité retrouvée.

A la réflexion, il me semble que le point de départ est bien de se pardonner à soi-même.

Merci, Jean Dujardin.