Ne soyez pas le second rôle de votre vie

La surprise est l'épreuve du vrai courage

Cette formule n'est pas de moi, mais je crois savoir qu'elle serait d'Aristote.

Aristote ou non, elle a fourni la  conclusion de mon dernier déjeuner-débat, Hélène's network, consacré au risque. 

Pour planter le décor et l'ambiance, il y avait autour de moi sept femmes dynamiques, chaleureuses, enthousiastes qui outre leur intérêt pour le sujet, ont très volontiers partagé leur expérience. Nous avons bien sûr évoqué avec sérieux le thème que je proposais mais nous avons aussi beaucoup ri. Autour d'un curry de poulet, fait de mes blanches mains, arrosé d'un petit bordeaux.

Quelques idées majeures ont servi d'ossature à notre discussion.

Le risque, il s'agit bien sûr du risque individuel, est lié à l'acte d'entreprendre et intègre nécessairement une part d'aléa, lié aux conséquences pas toujours prévisibles d'une action ou d'une décision, et un enjeu qui est une chance de gain comme une crainte de perte.

Le résultat n'est connu qu' à l'arrivée.

Et c'est cette incertitude qui est un levier de créativité. Comment maximiser son espoir de réussir et minimiser sa crainte de se planter.

Chacun a sa propre interprétation d'une idée, c'est ce qui en fait l'âme. Exactement comme un morceau de musique. Chaque interprète la joue différemment avec son imagination, son talent, son audace, ses préférences.

Il y a bien sûr  l'aspect rationnel de la démarche  qui consiste  à évaluer les options, les effets possibles, les stratégies de mise en oeuvre avant de prendre une décision.

Mais il y a aussi la face irrationnelle. Accepter de suivre une intuition, genèse de tout projet. Faire le pari de réussir. Et se jeter à l'eau décidé à vaincre l'eau froide, les requins, les vagues, les tempêtes mais aussi à profiter d'une mer calme pour faire une planche bien méritée.

Sans forcément savoir quel sera le port de destination.

Un peu de folie, un peu d'inconscience, beaucoup de  courage...

Selon Aristote, la surprise est l'épreuve du vrai courage. 

 

Le syndrome de la chaussette orpheline

J'ai réuni récemment, autour d'un déjeuner, une petite dizaine de personnes pour débattre de la réussite et forcément de leur réussite. L'atmosphère était détendue et j'ai eu la chance d'avoir un auditoire recueilli. C'était présomptueux de ma part de vouloir traiter d'un tel sujet en une heure de temps. Néanmoins il faut croire que rien ne m'arrête parce que je l'ai fait.

La réussite, sujet culturel, philosophique, débat de société. Thème qui préoccupe nos esprits de la troisième année de maternelle, hélas !, jusqu'à la saint glinglin. Ai-je réussi ma vie, ma carrière, mes vacances ? Ai-je bien fait, aurais-je pu mieux faire...Bref, un sujet de fond.

J'avais une idée derrière la tête, bien sûr, j'en ai toujours, mais là très particulièrement. Je  voulais entraîner mes gentils participants sur le sujet de l'évaluation de la réussite. Comment savoir que l'on a réussi ou que l'on estime avoir réussi ?

La manière de considérer sa réussite est éminemment personnelle . Ce n'est pas parce que votre mère considère que vous avez bien réussi, que vous serez du même avis. Ou encore le niveau de vie que vous pouvez vous offrir ne préjuge en rien de votre bonheur. Autre chose aussi : votre réussite est là où vous voulez qu'elle soit. Et chacun voit midi à sa porte. Ce qui vaut pour Jacques ne vaut pas pour Pierre. Pour autant comment savez-vous ou saurez-vous que vous êtes sur le chemin de la réussite ?  En premier, parce qu'au travers de cette quête, vous satisfaisez des valeurs et des motivations qui vous sont propres. C'est ce qui vous fait vibrer et vous donne de l'énergie.

Au delà, et c'est la question essentielle, qu'apportez-vous au monde autour de vous ? Que consentez-vous à donner de vous, que ce soit aux gens avec qui vous travaillez, à vos clients ou à tous les groupes divers que vous côtoyez ? Quelle est votre utilité à la société qui dépasse votre contribution "obligatoire" c'est-à-dire  votre job description, vos relations avec votre boss, votre équipe, votre entreprise ?

Le bonheur de réussir  comme un échange avec le monde autour de vous.

Je ne peux qu'observer tous ces gens qui sont perdus dans l'immensité de ces organigrammes tentaculaires. Ils font des jobs sûrement intéressants, le plus souvent ils sont bien payés. Ils ne sont pas épanouis. Pour une raison simple, ils se sentent interchangeables. N'importe qui pourrait faire leur job à leur place sans que ça change quoi que ce soit pour leur employeur.

Ils ne se sentent d'aucune utilité.

Comme une chaussette orpheline au fin fond d'un panier de linge.

A la recherche de la réussite

La réussite...

Qui ne voudrait pas réussir ?

Comment savoir que l'on a atteint la réussite ?

Dans un environnement scolaire ou universitaire, il y a les bonnes ou les mauvaises notes, les examens et les concours qui donnent une mesure relativement factuelle de la réussite. Dans l'environnement professionnel,  l'atteinte des objectifs fixés, la menée à bien  d'un projet, en  donnent aussi une mesure.

Mais la recherche de LA REUSSITE est l'affaire qui nous occupe une vie entière, professionnelle ou non. Pour laquelle il n'y a ni définition objective ni mesure objective. Tout au plus  peut-on  parler  d' "indicateurs" ou signes extérieurs de réussite que sont bien sûr l'argent que vous gagnez, pour beaucoup le "symbole" ultime, la fonction professionnelle que vous occupez, éventuellement la place dans la société que celle-ci vous confère et l'image de réussite que vous renvoient  l'entourage, la communauté professionnelle, le réseau etc. Plus important encore, il y a votre propre analyse. En votre for intérieur, avez-vous le sentiment ou non de réussir ou plus, êtes-vous satisfait par votre réussite ?

J'ai entendu cette semaine une jeune femme raconter qu'à 33 ans, elle avait été nommée responsable de la filiale française d'un grand groupe européen. Elle a dit : "pour mon entourage, c'était la consécration mais pas pour moi. Je n'avais pas le sentiment de réussir parce que ma vie n'était pas équilibrée".

Quelles sont donc les motivations ou les valeurs qui sous-tendent l'ambition de réussir que vous portez en vous. Par exemple, et la liste n'est pas exhaustive : la sécurité, la reconnaissance, l'estime de soi, l'expression de soi, l'autonomie, l'intégrité, l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Quels pourraient être vos freins : vous sentez vous légitime dans votre quête de réussite ou en avez-vous peur ? Soyez clairvoyant avec vous-même et sachez ce que vous êtes prêt à faire ou non, les sacrifices que vous pouvez consentir, les limites que vous ne souhaitez pas dépasser. Ayez aussi en tête que vos aspirations se modifient dans le temps.

Vous êtes le meilleur juge de votre réussite. 

Qu'est-ce que réussir?...Une tentative de réponse.

Beau sujet de dissertation en philosophie! A cette première interrogation succède une question sous-jacente: comment mesurer la réussite? Pour beaucoup, la réussite est synonyme d'argent, plus on en gagne, meilleure est la réussite. Il est fréquent d'entendre : "il" ou "elle" a réussi, "il" ou "elle" a gagné beaucoup d'argent. Avec comme corollaire que si une situation se retourne financièrement, de réussite elle devient un échec. Peut-on donner une définition objective à la réussite?

Au sens propre du terme, "réussir" signifie "être produit par, sortir de". Réussir est un fait qui peut être mesuré par un résultat concret comme par exemple : passer un examen, exécuter un tableau, obtenir un succès, faire pousser une plante. L'évolution du mot a conduit à un sens plus large : "advenir" d'où le concept plus large de la carrière, de la vie sociale, des ambitions. C'est là où se situe le coeur du sujet, le questionnement sur le fait d'avoir ou non réussi.

Envisager "réussir" comme une aspiration à réaliser un but, une ambition globale, en quelque sorte un "futur idéal" sous-entend une construction dans le temps dont il faut faire émerger le fil conducteur. Le socle de votre réussite repose essentiellement sur la satisfaction de vos valeurs fondamentales : la recherche d'harmonie entre  vie professionnele et  vie personnelle, la place donnée à l'humain, le goût du risque, un idéal artistique, en bref, vos motivations profondes. Il vous faut ensuite vous donner les moyens de votre réussite en termes de compétences, de talents, de temps. Enfin il faut essayer de vous fixer des objectifs à chacune des étapes de votre évolution professionnelle. Par exemple à un changement de poste, essayez de réfléchir à quelques questions simples : pourquoi on vous le propose, qu'est-ce qui vous retiendrait de l'accepter et ce que vous en attendez.

Et surtout, surtout, n'oubliez pas de donner du temps au temps!