Ne soyez pas le second rôle de votre vie

Si j'aurais su !

A l'ère du principe de précaution, de la multiplication des procédures et règlements qui encombrent de plus en plus nos vies et dont on peut supposer qu'avec la crise actuelle, la pente n'en sera qu'ascendante, que devient le risque?

A entendre cette petite phrase qui résonne douloureusement : "une enquête est ouverte pour déterminer les responsabilités", on finit par se dire que pour vivre heureux, mieux vaut vivre caché. Et pour ce faire extirper de nos vies celui par qui le scandale arrive : le risque !

Est-ce si simple ? Pas sûr.

Risquer signifie aussi bien "tenter" que "mettre en danger".  Dans toute décision "risquée", il y a un enjeu qui est un espoir de gain et/ou une crainte de perte. Le tout arrosé d'incertitude lié aux conséquences de cette décision ou de cette action, qu'il est difficile de prévoir. Ce n'est en effet qu'à l'arrivée que l'on connaît le résultat. Tout repose à la fois sur le pari de réussir et sur le degré d'acceptation du risque c'est-à-dire la possibilité d'échouer.

Et c'est cette incertitude qui pour certains sera galvanisante et pour d'autres paralysante. Le risque est un facteur de dépassement de soi par la créativité qu'il génère. A vouloir vivre sans risque, on limite peut-être son potentiel de pertes mais aussi très probablement son potentiel de gains. Mais tous les goûts sont dans la nature. Que ce soit celui d'entreprendre ou de rester peinard.

Si on regarde bien, depuis que le monde est monde, il a bien fallu des créateurs, des entrepreneurs, des scientifiques qui un jour dans leur vie ont pris le pari de suivre leur intuition. Par exemple vous ne mangeriez pas des petits gâteaux  de la marque "Michel et Augustin".

Alors si j'aurais su ? J'aurais venu ou j'aurais pas venu ?

 

Le journal de bord

En vagabondant sur la toile, j'ai trouvé une formule de voeux tellement belle que je l'ai utilisée pour mes souhaits de bonne année.

Comme mon blog est une conversation entretenue avec ceux qui me font l'honneur de me lire, je m'en voudrais de ne pas vous la faire partager.

"We will open the book. Its pages are blank. We are going to put words on them ourselves. The book is called opportunity and its first chapter is New Year's Day."

Une sublime invitation au voyage. Pour étayer ce propos, j'utiliserai le sens étymologique de l'adjectif  "opportun" dont est tiré le mot opportunité. "Qui mène au port".

Vous avez embarqué pour une destination que peut-être vous ne connaissez pas encore. Au minimum dans une direction qui vous mènera vers ce port qui se dévoilera peu à peu au fil de votre chemin.

Comme sur tout bateau, vous écrivez votre journal de bord dans lequel vous consignez tous les évènements du jour : vos projets, vos objectifs, vos réussites, vos tempêtes, vos avaries, vos changements de cap, vos émotions.

Parfois vous n'avez aucune inspiration. Vous êtes en panne.

Parfois vous écrivez plusieurs pages ou chapitres d'un seul coup de plume.

Vous avez choisi un livre avec des pages blanches ou peut-être avec des lignes ou des carreaux. Certains jours vous utilisez un stylo à bille, d'autres un style à plume. Ces jours là, vous choisissez une couleur d'encre différente.

Vous variez les styles d'écriture.

Et vous tournez jour après jour les pages de votre livre de bord.

Certain d'arriver là où vous rêvez d'aller. 

Bon vent !

 

Un bateau sur l'eau

C'est l'histoire d'une mère et de sa fille qui discutent dans le bus. Il est question d'études supérieures, de grandes écoles, de réussite. La mère dit à sa fille :" l'important, n'est pas que tu intègres forcément une grande école, mais que tu trouves ta voie. Tu vas travailler 40 ans de ta vie et il faut que ça t'intéresse". Evidemment, j'étais dans le même bus et je n'en perdais pas une miette. J'ai imaginé cette jeune fille attaquant courageusement la longue voie rectiligne de 40 ans de vie professionnelle. Je me suis sentie très angoissée pour elle. Du coup perfidemment, je me suis demandé comment cette mère réagirait si sa fille lui annonçait son intention d'aller faire des fromages de chèvre bio au fin fond du Larzac.

"Trouver sa voie" est un concept à la fois plein de bon sens et dénué de toute réalité. Indéniablement il faut bien démarrer par quelque chose, choix universitaires puis premiers jobs. L'impossibilité d'avoir une vision globale de sa vie englobe la vie professionnelle. Tout au plus la seule certitude que nous puissions avoir est que notre parcours professionnel n'est qu'une succession d'équilibres précaires. Rien n'est jamais figé. Il y a les exigences de votre environnement direct : l'évolution du marché, la stratégie de l'entreprise qui vous emploie... auxquelles vous devez vous adapter en permanence, "ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera pas demain" semble être la nouvelle loi. Vos contraintes personnelles se modifient dans le temps : vous avez des enfants, vous achetez votre maison en empruntant, votre conjoint a aussi une vie professionnelle et vos choix sont moins le fruit de votre seule décision. Et plus encore, vos aspirations et vos motivations changent. Et donc vos objectifs aussi. Et à chaque fois, vous essayez de retrouver un cap, combinaison délicate entre tous ces éléments.

Comme sur un bateau sur l'eau, où vous êtes à l'affût du vent, des intempéries, de l'horaire des marées voire des pirates qui infestent certaines mers.

Alors trouver sa voie ou ses voies?