Ne soyez pas le second rôle de votre vie

7 ans : bon anniversaire, mon cher blog !

 

Mon blog a 7 ans.

Je n’en reviens pas. Créé sur un coup de tête, un matin de janvier, j’y suis toujours. De l'écriture de ce blog, ma plume a glissé vers un essai, puis un récit et maintenant tâtonne dans un roman.  J'ai lancé des interviews d'entrepreneurs dont l'énergie et la créativité font ma joie.  Le rédacteur en chef de la revue très sérieuse « Finance & Gestion », emballé par mon cher blog, m'a proposé de rédiger des billets d'humeur dans sa revue, ce à quoi je me commets régulièrement.  Pour la petite histoire, ce blog m’a valu un psychodrame familial. Un début d’année où présentant tous mes voeux  à mes lecteurs, je me suis laissée aller à raconter mes déjeuners de famille de Noël, au sens large, qui m’épuisaient sans en dire plus. Et certains membres éminents de mon entourage familial s'en sont offusqués  allant jusqu’à suggérer que leurs noms étaient mentionnés.   Mon dieu ! Un blog est donc une aventure sans cesse renouvelée, qui évolue au rythme de mes élucubrations et de mes humeurs du moment. Tout et rien à la fois m'inspirent ces petits billets que je te dédie, cher lecteur, en te remerciant de ta fidélité et en te souhaitant, à la dernière seconde de ce mois de janvier, une excellente année. 

Pour conclure, je me rappelle  avec amusement la réflexion d’un écrivain se gaussant de ceux qui griffonnaient un blog. Eh bien, oui, je l'admets, je griffonne un blog avec beaucoup de bonheur. 

J’ai entamé alors par curiosité la rédaction d’un blog pour accroître ma visibilité et me procurer de nouvelles sensations. Le titre retenu s’inscrivait dans ce but : « Motivations et stratégie de carrière ». C’était sérieux avec des sujets sérieux parce que j’étais attachée à promouvoir une image sérieuse. Seulement, l’écriture m’a séduite littéralement. Progressivement, bien qu’intimidée au départ, je me suis prise au jeu. Les mots et la manière de les mettre en scène pour exprimer une pensée m’ont envoûtée. Un genre d’art s’ouvrait à moi. De billets convenus, je suis passée à des traits d’humeur, traduisant ce qui me passait dans la tête. Des remarques sur la mode, la rentrée scolaire ou les réunions de famille à Noël, succédaient à des articles consacrés à la fixation d’objectifs ou à la préparation à l’entretien annuel d’évaluation. Ce titre ne convenait plus. Un soir où je regardais distraitement une bluette au cinéma, une réplique m’a sortie de ma torpeur. Le personnage interprété par Kate Winslet racontait sa vie amoureuse à un vieux scénariste de Hollywood. Ce monsieur délicieux, a réagi par une réplique qui traduite dans le sous-titre français : « Ne soyez pas le second rôle de votre vie », a fait tilt en moi. J’ai rebaptisé mon blog de cet intitulé et ai sans complexe continué à élargir le champ de mes réflexions, dans un mode décalé et impertinent, appliqué à des thèmes très universels, que ce soit dans le domaine professionnel ou personnel. Dans la même veine, j’ai créé un réseau « Hélène’s network ». Tant la composition de mes billets de blog que l’animation de débats me procuraient un bien-être surprenant. J’éprouvais une joie intense à transmettre et à faire partager à d’autres le fruit de mes recherches.

"Pour qui je me prends? ou les tribulations d'un apprenti auteur"

Hélène de Montaigu

"J'y ai droit" ou la dictature du droit

 

Vendredi soir, 18 heures, me voilà scotchée à mon caddy rempli jusqu’à la gueule, faisant la queue à la caisse du supermarché tout comme mes courageux congénères poireautant derrière moi. Délai d’attente : 15 minutes. Soudain, une forme surgit, brandissant un morceau de carton dans la main, "J’ai une carte de priorité" et se met devant moi. C’est une dame d’un âge respectable mais tenant parfaitement sur ses deux pieds. Elle a remonté toute la ligne qui sagement attend son tour, avec un sachet de pain de mie dans la main. La caissière étonnée, dit : "Ah, c’est la première fois que je vois ça" . Je suppose qu’elle m’a probablement choisie parce que la personne devant moi en est au stade de payer. Manque de pot, la caisse se bloque. Temps supplémentaire : 10 minutes. Juste à coté, les caisses express qui tendent leurs bras salvateurs aux clients nantis de moins de 10 articles, fonctionnent à la vitesse d’une éolienne par jour de grand vent. Néanmoins elle reste vaillamment à attendre, un rictus aux lèvres. Colombe, ma fille, me regarde et s’enquiert : "T’en fais une gueule !". Il y a de quoi.

Certes nous avons un devoir vis-à-vis des personnes âgées, des femmes enceintes à qui nous cédons, avec le sourire, notre place dans les transports en commun et que sais-je ? Avec gentillesse, ces personnes souvent nous en remercient, ce qui nous rassure sur la qualité des relations dans la société. Cette dame avait donc le droit de couper la file mais ne s’est pas embarrassée d’un quelconque devoir de courtoisie vis-à-vis des gens qu’elle doublait. Personne n’a entendu "Veuillez m’excuser" ou quoi que ce soit d'autre. Evidemment, on aurait répondu  "Mais, madame pas de problème". Dans son esprit, ce n’était pas nécessaire parce qu’elle y avait droit !

Eh bien moi ça me chauffe les sangs et j’y ai droit !

De l'air, que diable !

 

La rentrée, les enfants, c’est fini! Ouf ! Parce qu’il faut bien le dire, c’est pénible. Tout le monde a repris le chemin de l’école, d’une manière ou d’une autre, les pieds en dedans, pensant aux prochaines vacances et remisant sous une pile de papiers et factures, le welcome back du percepteur. L’humeur est mi-figue, mi-raisin.  

Quelques nouvelles nous bercent. La reine d’Angleterre nous sourit, imperturbable, depuis bientôt 63 ans, coiffée d’ invraisemblables chapeaux et vêtue de couleurs acidulées que seules les anglaises osent et peut-être même, inventent. La reine Claire, qui nous délivrait l’information au JT depuis presque un quart de siècle, tire sa révérence. D’aucuns versent une petite larme, d’autres s’en foutent "royalement", bercés des bulletins d’actualité qu’ils reçoivent sur leur smartphone.

Comme vous, je me suis tapée la rentrée et pour fêter cet instant, ô combien désagréable, je suis allée à la rencontre d’autres roi et reine. La société Gaumont m’a ainsi offert le privilège de me vautrer dans des fauteuils de cinoche confortables pour le prix modique, par rapport au tarif normal, de 6 euros. Et croyez-moi, j’en ai bien profité. 

J’ai débuté avec la reine Meryl qui dans "Riki and the Flash" campe une rockeuse sur le retour. Coiffée : on se demande comment on a pu créer un tel machin, un pétard lâché dans sa chevelure n’aurait pas fait pire. Lestée de kilos de fards à paupières gris foncés, couvertes de bracelets et colifichets en tout genre, elle gratouille  la guitare électrique en chantant des tubes du Boss et des Rolling Stones, entourée de son invraisemblable  bande de musiciens. Le tout planté au fin fond d’un troquet minable à Los Angeles. 

Les intellos trouvent que c’est nul, bourré de clichés et qu’on n’accroche pas. Eh bien pour moi, qui ne suis pas intello,  ce film est jubilatoire. Mamie Meryl s'éclate,  loin du diable habillé en Prada. Quand elle se pointe chez son ex-mari pour remonter le moral de sa fille, en plein désastre conjugal, qu’elle n’a pas vu en gros depuis 20 ans, on comprend pourquoi elle a préféré tirer sa révérence. La vue de la grosse maison bien bourgeoise où rien ne dépasse  a de quoi coller le bourdon,  même quand ce n’est pas la rentrée!  

Ensuite j’ai enchainé avec un roi, Dieu en fait, dont la fille a décidé d'écrire sa version du nouveau testament. Et si le diable s’habille en Prada, alors Dieu porte un informe tee-shirt sur une robe de chambre qui a connu des jours meilleurs, un short qui n’a pas vu la couleur d’une lessive depuis le début de l’humanité, et est chaussé de claquettes de piscine. Le tout joint à un tempérament irascible, à tout le moins, car pourrir la vie du monde est son occupation favorite.

Vous dire si le film est excellent, je ne sais pas. Original et décalé, sûrement. J’en suis sortie avec un sentiment indéfinissable. La vision proposée est plutôt noire, bien qu'adoucie d'  instants frais et rigolos. Mais, et j’en arrive à mon propos, la question fondamentale posée est : que faire du reste de sa vie ? Si on s’autorisait cette réflexion, qu’irions-nous imaginer spontanément ? Nous qui nous sentons engoncés dans une vie dont nous avons l’impression qu’elle nous échappe totalement, que nous ne maîtrisons rien et par dessus le marché, que nous évoluons dans un environnement de plus en plus aseptisé. 

Comment se dégager, respirer, trouver le temps, rêver, rigoler. Après tout, nous n’avons qu’une vie. Evidemment nous ne sommes pas Meryl Streep et la vie n'est pas un film, c'est vrai. Mais on peut trouver pour soi des petits coins de ciel bleu. Un sorte de botox de l'âme. 

Voilà, mes souhaits pour ce début, bientôt d’automne, "le printemps de l’hiver" comme disait Toulouse-Lautrec. 

De l’air, "que diable", puisqu’il semblerait qu’on ne puisse dire "que dieu".

 

Après le sérieux Sciences Po, le jeu et le rire selon "Lou Divine" sont devenus les compagnons de Louise Pescheux

 

 

En ce début d'année, rencontre dans le cadre d’ " un entrepreneur nous est conté " avec Louise Pescheux, créatrice de Lou Divine, boute-en-train et vecteur d’enthousiasme. Quelle joie !

 

 Un puzzle 

Mes débuts universitaires ont été très académiques, conformes aux traditions familiales :  faire de  "bonnes"  études. J’étais sérieuse, bonne à l’école, plutôt intello. J’ai démarré par une prépa littéraire et  enchainé avec  Sciences Po dans la filière histoire. J’étais passionnée par le sujet des femmes et de l’immigration alors j’ai réalisé un mémoire sur les femmes portugaises immigrées en France et passées par les bidonvilles. A l’occasion de ce travail, j’ai conduit deux entretiens et j’ai constaté que j’aimais beaucoup les contacts et les animation de groupe qui allaient constituer un fil directeur dans la suite des évènements. 

Je n’avais aucune envie de persévérer dans la voie qui s’offrait presque naturellement, à savoir agrégation plus thèse et dès mon diplôme en poche, je suis partie en Australie avec un visa "working holiday" pendant un an. J’ai été serveuse, aide-cuisinière, femme de ménage dans une école dans le bush, c’est-à-dire au bas de l’échelle. Expérience très intéressante pour observer la réalité du comportement des gens  quand ils vous classent dans la  catégorie des " transparents". Je n’existais pas aux yeux du directeur qui ne me voyait ni ne me parlait.

J’ai réalisé à ce moment là l’importance du cheminement en soi, le voyage intérieur.

Je suis rentrée en France. Ma mère m’a parlée des études marketing pilotées par les instituts d’études. Et je me suis dirigée vers ce secteur. Les débuts ont été fantastiques. Pendant un an, c’était rigolo. J’étais associée à beaucoup de sujets étonnants pour moi et aussi différents  que le parfum, les lardons ou les tests d’aspirateurs. J’avais un boss qui était génial. J’ai découvert avec lui les techniques projectives qui permettent d’accéder à l’imaginaire et l’émotionnel. L’air de rien et tout en riant. J’étais très libre, responsabilisée. Malheureusement, au bout d’un an, la situation s’est dégradée : la crise de 2008 s’est invitée. Cependant,  mon implication dans ce domaine a duré 4 ans encore, jusqu’en 2012, dans un climat compliqué, dans deux autres organisations, très structurées, qui ne correspondaient  en rien à mes valeurs. J’étais en quête de sens. 

Parallèlement, je me suis tournée vers des cours de théâtre. Au départ, toute la partie échauffement, improvisation, jeux, était très gratifiante. En revanche la partie spectacles, où on passait surtout du temps à regarder les autres travailler sur scène  ne me convenait pas, je m’ennuyais. Je me suis alors dirigée conjointement vers l’apprentissage de l’accordéon et du clown.

Le clown : je l’ai vécu de manière jubilatoire et explosive. J’ai libéré une énergie en moi  dont  je ne soupçonnais pas la force. Car le clown ne parle pas, ne joue pas, il "est". On apprend à développer les vibrations corporelles, indispensables à la réussite d’un numéro. J’ ai éprouvé de réels moments de grâce. Les gens qui fréquentent ces cours sont issus de multiples horizons : comédiens, artistes, gens du cirque. Avec quelques uns,  nous avons fondé  une troupe amateur, et monté un spectacle pour lequel nous avons effectué une tournée en Bretagne.

L’année 2012 a marqué  " la rupture ".

Je me suis bêtement cassé un doigt et cet événement, anodin en apparence,  a déclenché un burn-out. Je n’en pouvais plus : manque de sens, manque de relation au travail, harcèlement moral. D’où rupture conventionnelle. Episode douloureux, cela va sans dire.

Puis  sempiternelle question : que faire ?

Je savais que je ne voulais pas être à nouveau salariée dans une entreprise. Pour le reste, la page était blanche.

Je me suis livrée à des recherches sur internet. Je suis  tombée par hasard sur le blog d’une femme ayant connu des épisodes très similaires aux miens : ancienne prof de prépa, burn-out et tout le tremblement. Devenue coach, elle mettait en lumière le rire qu’elle avait expérimenté de manière très originale durant  sa formation:  l’influence du rire,  la libération par le rire. 

Je me suis inscrite à un stage de rire et à cette occasion j’ai repéré certaines des possibilités qui se dégageaient de la  conjonction du rire et du jeu. Le rire pour rien,  simplement rire. Retrouver le rire de l’enfant, se reconnecter à la simplicité, casser les barrières joyeusement et tisser des liens avec les autres participants. Et surtout agir réellement comme acteur. On vit les choses, on ne fait pas qu’assister. 

En octobre 2012, j’ai monté l’ association " Pêche ton bonheur" dans le but d’animer  des ateliers et promouvoir donc jeu et rire. La finalité était de pousser l’auditoire à se comporter non pas en consommateur passif mais à s’investir pleinement.

J’ai été invitée à des journaux télévisés et j’ai alors reçu des propositions d’entreprises pour intervenir dans des séminaires avec l’objectif de favoriser cohésion, synergie des équipes, dialogue etc.

La première fois, je me suis ainsi retrouvée devant un amphi de 120 personnes ! 

Dans la foulée, le personnage de Lou Divine a suivi, boute-en-train et vecteur d’enthousiasme, spécialiste de shows participatifs en  entreprise. Ambiance  inattendue et décalée garantie.

 

Qu’est-ce qui a changé pour toi ? 

J’ai fait le choix de ne pas retourner dans l’entreprise et de suivre ma boussole intérieure : lier ressenti, émotions et les mettre en œuvre. J’ai opté pour la vie  en allant  vers ce que je suis. Avant j’agissais selon ce que je pensais qu’il était  nécessaire de faire pour plaire, répondre aux attentes des autres, combler leur regard sur moi.

J’essaie aussi de me libérer de la peur de l’inconnu qui a pour conséquence l’enfermement et l’inaction : par peur, très souvent on n’ose pas.

Je fais confiance à l’humour parce qu’il apporte une distanciation qui permet de relativiser et d’estimer que finalement  " ce n’est pas si grave".

Je ne suis qu’au début du chemin. Je m’amuse bien dans mes spectacles. J’éprouve autant de joies extérieures que de joies intérieures. Cependant la réalité est discontinue et reste difficile parce que je ne fais que vivre de bons moments  épars qui sortent de l’ordinaire. Mais ça vaut le coup. 

 

Les bonnes et mauvaises nouvelles 

J’ai changé totalement de rails et suis passée d’un statut d’historienne à celui de clown, saltimbanque. Peut-être qu’ainsi je contribue à dévaloriser mon diplôme de Sciences Po. Mais j’ai pris ce risque.

Ce changement s’est traduit par des comportements d’incompréhension, surtout de la part  de certaines personnes de ma famille. D’une certaine manière, je comprends car je bouscule les habitudes.

A l’inverse mes proches, mes parents, mes deux frères ainsi que deux amies me soutiennent énormément. Mon père est venu participer à un atelier de "Pêche ton bonheur". Tous me prodiguent des conseils, que ce soit pour la comptabilité, mon site internet, les vidéos que je crée, les relations avec les clients etc.

Au fil des rencontres, je  trouve également sur ma route beaucoup d’autres appuis.

Néanmoins, dénicher des clients reste difficile. Le développement de l’activité est lent parce qu’elle est nouvelle, se situant entre spectacle, animation et développement personnel. Mais c’est la raison pour laquelle ça marche. Néanmoins il me faut toujours plus d’audace et d’innovation.

 

Le mot de la fin : Oser. Ecouter son envie profonde, la mettre en œuvre pour vivre sa vie.

 

 

 

adieu courgettes!

 

Ce qui est compliqué en cette période de l'année, c'est cette phase de transition où notre âme se sent toujours un peu en été et où malheureusement les signes annonciateurs de l'hiver nous envahissent.

De dorée, la lumière est devenue blanche. Les rayons du soleil sont rasants. La fraîcheur du matin nous saisit. Le soir tombe beaucoup plus tôt.

Et surtout, les courgettes, les poivrons, les tomates, le basilic qui composaient les étals des marchés et nous ravissaient par leurs couleurs enchanteresses laissent peu à peu la place aux poireaux, carottes, potirons, courges.  Nos assiettes se teintent de nuances plus douces, les saveurs sont moins poivrées. Le noir des manteaux a envahi les rues. Aux tons vifs succèdent désormais des ciels de peinture hollandaise dont hélas, il va falloir se contenter. Certes nos narines seront baignées du parfum du bois qui brûle dans la cheminée, mais est-ce suffisant?

En attendant la courgette nouvelle du printemps prochain, on peut ajouter de l'ail et des herbes à ses plats, bannir le noir de sa garde robe au profit du rouge, du rose et de l'orange. Et se repaître des gros méchants au cinoche ou à la téloche. Je vous recommande la série "Hannibal".  A la simple vue de l'acteur, je suis morte de trouille et j'en oublie l'hiver. Le résultat est identique avec "House of cards", pâmée que je suis devant les turpitudes  de Kevin Spacey. Pour prolonger cet état de grâce, j'ai poussé le vice jusqu'à regarder l'original anglais et croyez-moi, c'est pire, de quoi contempler l'hiver avec dédain.

Vous pensez que je raconte n'importe quoi.

Moi aussi.

Mais il faut bien se marrer....avant l'hiver.

Meet my network

J’ai retrouvé en ce début d’année les gentils membres  qui viennent partager leurs réflexions et leurs expériences au cours de mes déjeuners-débats " Hélène’s network"   et faire honneur ensuite à mes curry home made.  Inévitablement, à la fois parce que j’ai lancé cette formule en décembre 2010, et que nous sommes au début d’une nouvelle année, je me suis livrée à une petite synthèse.

Cette aventure est en ligne avec l'écriture de ce blog dont la volonté est de susciter une réflexion pour mon lecteur. Pour utilisation à sa convenance dans sa vie professionnelle ou plus largement dans sa vie . Avec une petite pointe décalée  pour que l’angle choisi pour traiter ces sujets, au fond sérieux, soit  léger.  Une lecture  rafraîchissante  pour ne pas laisser sa vie et ses choix lui échapper.

Je commençais à en avoir marre de me trimballer dans des réseaux avec des résultats plutôt mitigés. Certes j’ai rencontré des gens intéressants avec qui j’ai noué des relations amicales. Mais souvent le sujet traité, pour lequel je venais, n’était qu’un prétexte à  introduire une offre de prestations.  Frustrant.

Je me disais qu'il y avait peut-être quelque chose à tenter. Mais vous savez bien qu' "entre l'intention et l'acte/s'étendent les ombres"

Un matin donc, m'étant levée du bon pied et après  avoir avalé mon café brûlant, je me suis dit " ma vieille, il est temps" et  j’ai décidé de lancer une formule de déjeuner.

Avec un concept précis.

 Le fond : un débat autour d’un thème philosophico-coaching ou un sujet de société,  choisi tel un lapin sortant du chapeau du magicien. Le but :  que chacun emporte quelque chose pour lui "à la maison". Et je m’interdis, bien sûr,  de parler de mes prestations. La forme : je " reçois  à déjeuner " chez moi . Ce qui exclut plus de 10 personnes, afin de faciliter un vrai échange entre les participants. 

 Le 9 décembre 2010, "Hélène's network a vu le jour.

En toute honnêteté, ce fut une épreuve. J’étais terrifiée.  Cramponnée à mon texte que j’avais appris par cœur. Epouvantée à l’idée qu’on me mette en difficulté, qu’on trouve mes arguments stupides ou qu’on me reproche d’avoir oublié quelque chose.

Bon.

 Je me suis accrochée. Tout en me disant à chaque fois que ce serait  le dernier déjeuner. Crise de légitimité oblige. Au fil du temps, je prenais de plus en plus de plaisir à ces rencontres. Je m’éclatais à préparer les sujets que je proposais, ne sachant jamais à l’avance jusqu’où chacun d’eux  me mènerait.  Imperceptiblement, je me détendais. Et les débats prenaient forme peu à peu.

Un groupe fidèle s’est constitué. Qui outre ma cuisine,  semblait apprécier le genre.

Appelons un chat un chat. Je pense que ceux  qui ont eu la gentillesse d’essuyer les plâtres des premiers déjeuners, car de gentillesse il s’agissait, ont dû terriblement s’emmerder. A me voir planquée derrière mes papiers,  pressée d’en finir,  leur laissant à peine le temps et de prendre leur respiration entre deux idées ou de poser des questions. J’en profite pour solliciter leur pardon.  Et les remercier d’être  revenus.

 L’été est arrivé.  Juillet et Août sont passés par là. En septembre, l’esprit guilleret,  j’ai remis "Hélène’s network " en route.

Avec quelques changements.

Un sujet me chagrinait particulièrement. Je détestais jouer les caissières pour enregistrer la participation aux frais. C’était pour moi antinomique avec le fait de recevoir à déjeuner. J’ai donc inventé de  proposer à mes gentils participants de me régler par courrier avant le jour J en leur faisant bénéficier d’un discount. Tout le monde s’y est mis. A ma grande surprise. Comme quoi !

Ensuite j’ai inauguré, au moment où j’introduis le sujet du jour, de demander à chacun s’il souhaitait célébrer une nouvelle importante pour lui, privée ou professionnelle, et la partager avec le groupe. Succès total. L’ambiance est tout de suite très chaleureuse.

Autre lubie. Certains déjeuners sont remplacés par des dîners.  Pour éviter la routine, signe de vieillesse, et faire venir des gens différents. Ainsi pour "Est-il nécessaire d’être heureux au travail ?".  Expérience géniale. Les gens sont beaucoup plus décontractés. Jouent complètement le jeu. Se lâchent plus. Le débat est beaucoup plus passionné et dure aussi plus longtemps. J’ai remis ça pour "Aimez-vous l’argent".

Bref, une sacrée expérience !

Je vous laisse découvrir les commentaires que mes gentils participants m’ont faits. Non par vanité mais parce que je risque de me faire engueuler par ma community manager si je ne le fais pas.

Françoise, dirigeante dans le secteur bancaire : " J’adore les déjeuners d’Hélène. L’ambiance est très conviviale. On rencontre des gens très sympas. On y apprend toujours quelque chose "

Isabelle, en recherche d’emploi : "rafraîchissant".

François, avocat : " le concept  est génial ".

Virginie, experte en marketing de réseau : "  au départ je m’imaginais que les sujets seraient développés façon " thèse , antithèse , synthèse ". Et bien non, on y puise l’idée à laquelle on ne pensait pas et qui nous convient."

Véronique, entrepreneuse : " une pause  chaleureuse  dans nos quotidiens trop chargés".

 

 

Le choix de Sophie

Sophie, Sophie, mais de qui s’agit-il ? De la sagesse, comme sa racine grecque l’indique. Et par extension, de la philosophie.  Car celle-ci est de retour et envahit nos kiosques à journaux, les présentoirs des librairies et aussi les ondes.

Et nos vies aussi pour lui donner un sens qui nous échappe parfois dans une société guidée par l’immédiateté, dominée par la logique  financière du marché, engoncée dans l’omniprésence aliénante de la consommation, enfermée dans un stress paralysant.  Où plus personne ne s’autorise à dépasser les limites de sa pensée tellement la peur du risque est grande. Où donc on réinvente ou on revisite des codes, on enfonce sans fin de nouvelles portes ouvertes.

Donc sursaut salvateur pour se délivrer de ces modes de pensée très réducteurs. Porter un œil neuf sur ses choix, professionnels bien sûr et donc de vie tout court. Elargir ses perspectives et donc le champs des possibles. Alléger ses contraintes. Faire émerger une vision de soi plus authentique. Construire des réponses harmonieuses. Avec sagesse.

La philosophie est donc en route. On remet la gentillesse au goût du jour. On parle de l’éthique au sens moral du terme. Je serais tentée de proposer d’introduire dans les écoles de management, un enseignement de la philo. Pour convertir tous ces futurs brillants dirigeants au choix de la sagesse.

 

Le luxe de la liberté

Luxe : thème récurrent.  A l’approche de Noël, il revient sur le devant de la scène et occupe  une certaine presse féminine. D’aucuns y verront peut-être une provocation à l’heure où il est question de crise de l’euro, d’austérité et de plans de licenciement. Evidemment on a beau jeu de lier luxe avec ostentation, bling bling et Rolex à 50 ans.

Néanmoins je me suis posée la question  de savoir quelle était ma propre  définition de ce mot. Et bien voilà : c’est l’indépendance d’esprit qui me donne une vraie liberté. Celle de ne pas me laisser m’imposer ma manière de m’habiller, manger, penser.  Celle qui me permet de concevoir les relations que j’entretiens avec tel ou tel sous un mode d’authenticité.  Celle qui me préserve de me fourvoyer dans des plans d’une débilité affligeante véhiculés pourtant par des vecteurs tout-à-fait sérieux.  Celle qui me  procure cette distance pour penser parfois : "cause toujours, j'en parlerais à mon cheval".

Et vous ?

 

Meet my blog

J'ai été soumise récemment à de fortes pressions pour modifier le bandeau de mon blog. Triste, réfrigérant, trop sérieux etc. Voilà ce que j'entendais. Ce qui me chagrinait intensément parce que j'aimais bien ma bannière.

Au fond nous avions, elle et moi, une longue vie commune. Elle m'apparaissait comme un vieux nounours cher à mon coeur et dont on me disait qu'il fallait l'abandonner. Je freinais des quatre fers en espérant que cette campagne de dénigrement  trouve un terme. De guerre lasse. Que nenni.

Dont acte. Pour tout dire, le résultat me fait marrer. Car vous aurez compris que le rire est un élément fondateur dans ma vie et dans mon écriture. Un antidote sans conteste à toute forme de dépression. C'est mon Prozac à moi.

Je reviens donc à ma nouvelle bannière qui m'amuse beaucoup.  Si j'avais contemplé mon téléphone avec autant de mépris ou si mentalement j'avais brandi mon ordinateur comme une épée, du temps où j'étais banquière. Il est certain que ma carrière aurait  été fort différente. Mais je ne serais peut-être pas coach non plus.

Je dédie ce blog à tous ceux, ladies or gentlemen, qui aiment bien se marrer.

Ne sont pas contre un petit zeste de rébellion.

Ont une furieuse envie d'écrire leur vie avec leurs propres mots.

De choisir le style  qui leur convient et l'outil qu'il préfère : stylo plume, bic ou ordinateur.

Et ce malgré les contraintes  multiples qui les assaillent: conjoints, amants, amantes, maman, belle-maman, déjeuners du dimanche en famille, chiens et chats, conseils des bons copains, emprunts divers, marché du travail, patrons pointilleux, banquiers suspicieux, crise économique...

... le diable et son train.

"Pardonne-toi"

Mon titre est tiré de l'interview que donne Jean Dujardin dans le Figaro Madame de samedi dernier.

Au cours de cet entretien, sont évoqués les choix qu'un acteur peut être amené à faire. Pas toujours très confortables. Il raconte qu'on lui a donné ce conseil " Pardonne-toi".  Et il ajoute : " Avant de me pardonner, je me suis quand même bien engueulé."

Cette formule "pardonne-toi" est d'une rare justesse.

Nous sommes souvent confrontés à des décisions à prendre ou des choix à faire dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne nous emballent pas. Mais que nous n'avons pas les moyens de contourner. Nous connaissons aussi des échecs cuisants dont on se passerait bien.

Bien sûr, selon les bons principes, il faut savoir s'autoriser l'échec et en tirer les leçons pour aller de l'avant. Evidemment. Mais c'est sans compter sur le fait de s'en vouloir. On s'en veut souvent beaucoup d'être obligé de faire de mauvaix choix ou de s'être  planté. Et c'est un sacré frein.

On ne peut accepter son échec qu'une fois la frustration allégée et la sérénité retrouvée.

A la réflexion, il me semble que le point de départ est bien de se pardonner à soi-même.

Merci, Jean Dujardin.